En 1971, le dégel soviétique n'est déjà plus qu'un souvenir. Il fait froid à Leningrad, glacial même pendant les 6 jours de novembre que raconte Alexeï Guerman Jr dans Dovlatov. Reconnu aujourd'hui en Russie comme l'un des grands talents littéraires du XXe siècle, exilé plus tard en Amérique, Dovlatov traîne ici son spleen d'écrivain maudit entre son appartement communautaire et les soirées avec des artistes marginalisés par le système où coulent à dose égale alcools divers et mélancolie profonde. Le réalisateur, au moyen de plans-séquences soyeux, capte l'essence d'une époque, la vie dans un meilleur des mondes à la sauce communiste. L'atmosphère y est mais il n'y a pas beaucoup de vitalité dans un film qui se veut sans doute impressionniste mais qui distille peu à peu un ennui élégant. A l'inverse de Leto, autre portrait de groupe d'artistes rebelles en URSS, Dovlatov nous frigorifie et nous anesthésie dans une démarche intellectuelle sans passion et sans émotion.

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le 16 déc. 2018

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