Jim Jarmusch propose une comédie de loosers magnifiques en deux temps. Le premier c'est la déambulation de la rencontre en prison de Zack et Jack, deux poseurs qui se veulent ténébreux et imperturbables au-dessus des autres. Le contraste entre leur posture empruntée et une Nouvelle-Orléans vide et nihiliste provoque un humour pince-sans-rire et grinçant. Leur morgue sera perturbée par l'arrivée de Robert qui fait basculer le film dans une comédie plus franche, rythmée par ses quiproquos linguistiques et sa candeur décalée. Zack et Jack, qui ne veulent dépendre de personne, s'accommode de leur nouveau trio. À partir de là Roberto portera toute la dynamique de l'intrigue.
Cette fable légère est portée par l'excellente interprétation de Waits, Lurie et Begnini, qui s'équilibrent mutuellement dans une véritable logique de pôles opposés, mais également par la sublime photographie de Rob Müller. Ce dernier propose un noir et blanc léché est élégant qui confère une aura de comédie muette d'antan au film, à même de contrebalancer intelligemment l'ironie des dialogues.
Down by Law est en résumé un peu lent à démarrer mais s’avère réjouissant au fil des péripéties.