“Fin de règne”

Alors que la saison londonienne bat son plein pour les Crawley, le divorce de Lady Mary éclate au grand jour et scandalise la haute société. Il est temps de regagner le refuge de Downton Abbey.

Un plan-séquence remarquable nous entraîne dans l’effervescence de Piccadilly jusqu’à la scène d’un de ses prestigieux théâtres. Pleines de sens, les paroles chantées annoncent : « Ce qui a été est désormais oublié. Ce doux souvenir me reviendra au fil des ans. Même si mon monde s’écroule, dans mon cœur restera à jamais l’écho d’un soupir. Au revoir. » Rideau.

Du naufrage du Titanic aux années 1930, de la télévision au grand écran, la série à succès s’apprête à tirer sa révérence. La révolution est en marche. Des salons dorés aux cuisines encombrées, les anciens prennent congé avec plus ou moins de bonne volonté. La relève va reprendre la couronne et s’installer sur le trône. Les esprits s’échauffent, mais s’ouvrent peu à peu. Une femme divorcée peut encore envisager un avenir, et un ancien valet est convié à monter à l’étage. Bal, dîner, course de chevaux ou foire aux cochons, plus rien n’est grave à Downton Abbey, tout finit bien. La seule menace américaine est écartée d’un revers de gant par l’intrépide Edith.

Les séquences brèves, aux dialogues acérés ou savoureux, s’enchaînent avec légèreté. Mots mordants, humour feutré, accent « sooo British »… C’est désuet, dispensable, mais délicieusement charmant. Dans une ultime valse, les fantômes du passé resurgissent sous le regard espiègle de Violet Crawley, comtesse douairière, à qui l’on rend un dernier hommage. Juste le temps d’un baiser furtif sur les pierres usées du majestueux manoir : même si ce monde s’écroule, dans mon cœur restera à jamais l’écho d’un soupir. Adieu.

(6.5/10)

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