En 1991, Tsui Hark décide de remettre au goût du jour les aventures du mythique Wong Fei Hung interprété pendant plus de 20 ans par Kwak Tak Hing de la fin des années 40 au début des années 70.

Once Upon a time in China est alors un énorme succès sur tous les plans que ce soit au niveau artistique ou commercial, Tsui Hark qui vient de lancer le néo Wu Xia Pian un an plus tôt avec The Swordsman, se permet cette fois de donner une nouvelle dimension au cinéma d'art martiaux traditionnel. La suite, on la connaît, le succès du film engendra 2 suites pour lesquels Jet Li et Rosamund Kwan reprendront leurs personnages, toujours avec Tsui Hark à la réalisation. Et puis après un 3e opus vraiment décevant, intronisant cependant 2 personnages des plus importants, à savoir ceux de Hung Yan Yan en Pied-Bot et Lau Shun en Wong Kei-Ying (le père de Wong Fei Hung), Tsui Hark reste producteur mais passe la main à Yuen Bun (chorégraphe du 3e opus) pour la réalisation du 4e volet. Jet Li décide de ne pas rempiler non plus et passe la main à Chiu Man Chuk pour interpréter le rôle de Wong Fei Hung. Quant à Rosamund Kwan, elle est remplacée par la belle Jean Wong, aperçue en assistante de Yu Rong Guang dans le Iron Monkey de Yuen Woo Ping. Un 4e film qui n'est rien de plus qu'une parodie du 3e déjà bien décevant.

En 1994, c'est-à-dire seulement 3 ans après le tournage du 1er ouatic (abréviation de Once Upon a Time in China), la série possède donc déjà 4 films à son actif et Tsui décide de reprendre les commandes du navire en gardant Yuen Bun aux chorégraphies. On a donc le plaisir de retrouver certains personnages comme Kent Cheng en boucher Wing qui n'était pas réapparu depuis le 1er volet. Tsui Hark a également la bonne idée de garder le personnage de Jean Wong malgré le retour de celui de Tante Yee interprétée par Rosamund Kwan. Il va en effet s'en servir durant tout le film pour créer une sorte de triangle amoureux engendrant de nombreux quiproquos. Les relation amoureuses de Fei Hung vont donc être mises un peu plus en avant que dans les films précédents même si au final, on ne sera toujours pas fixé sur la nature de sa relation avec Tante Yee. La réalisation reste très soignée et particulièrement la photographie du film qui joue beaucoup sur les couleurs avec un très bon travail effectué sur les lumières et les filtres.

Au niveau de l'histoire, fini le contexte politique et les affrontements contre la France, L'Amerique, l'Angleterre ou l'Allemagne, Tsui Hark nous livre un affrontement sino-Chinois entre la bande de Wong Fei Hung et celle des pirates. Même si ce 5e volet ne possède plus les ambitions et la dimension des 2 premiers volets, il réussit tout de même à être un des volets le plus divertissant de la série. Le film enchaîne à toute vitesse les scènes comiques et les scènes d'action. Des scènes d'action bien mieux réussies et fluides que le volet précédent où le montage et la lisibilité faisaient défaut.

De plus, chaque personnage a ses propres spécificités : Pied Bot et ses fameux coups de pied dont on ne se lassera jamais, le boucher Wing et sa force hors du commun, ainsi que Bucktooth et son incroyable habilité aux pistolets. En effet, la nouveauté dans ce ouatic 5 est l'utilisation des armes par Wong Fei Hung et ses disciples. Si dans les volets précédents celles-ci étaient réservées aux méchants gweilos, cette fois-ci, pour notre plus grand bonheur, tout le monde utilise des armes pour donner de bon gunfights martiaux. Le seul personnage qui ne se bat finalement pas est Wong Kei-ying, joué par Lau Shun, l'acteur qui se rattrape cependant en interprétant également le roi des pirates qui délivre un superbe combat contre Chiu Man Cheuk. Dans la galerie des méchants, il faut aussi mentionner la très bonne prestation de Elaine Lui (Angel, Red Wolf), méconnaissable en Ying, la reine des pirates borgne. On regrettera cependant son temps de présence assez court à l'écran.

Ce 5e volet de la saga des Once Upon a time in China est donc le plus réussi après les 2 premiers volets, et demeure un divertissement très efficace. Le film marque cependant le déclin de la série puisqu'il s'avère qu'il fut un échec cuisant au box office et Tsui Hark préféra continuer l'aventure sur le petit écran en produisant une série tv de 5 épisodes avec un casting quasi similaire. Un 6e film toujours produit par Tsui Hark et réalisé par Samo Hung en 1997 mettra fin à la série d'une bien triste manière.
Ryo_Saeba
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le 2 oct. 2010

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