Dragon Ball - Le Château du démon
6.3
Dragon Ball - Le Château du démon

Moyen-métrage d'animation de Daisuke Nishio (1987)

Quand la littérature et autres contes horrifiques rencontrent Dragon Ball



  • Si vous marchiez pendant des jours vers l'ouest, vous pourriez peut-être avec un peu de chance arriver jusqu'à ce mystérieux château caché au beau milieu d'une forêt. Dans une de ces chambres, une très belle princesse semble dormir depuis plusieurs centaines d'années.




Dragon ball version train fantôme



Dragon Ball: Le Château du démon, de son titre original, "Doragon Boru: Majin-Jo No Nemuri Hime", traduction : « Dragon Ball: La princesse endormie du château démoniaque », est un moyen-métrage tiré de l'oeuvre originale d'Akira Toriyama. Daisuke Nishio, signe le deuxième opus d'une trilogie qui se trouve être la suite directe du premier OAV : "Dragon Ball: la légende de Shenron". Une trilogie qui n'appartient pas à la trame principale du manga original ni à la série animée. Une proposition alternative pour redécouvrir l'univers de Dragon Ball. Une manière de retracer les chapitres cultes du manga mais de manière détournée. Une redite façon fan fiction, où vont être conjugués des moments phares du manga avec de la nouveauté. Le récit débute chez Tortue Géniale, avec Goku qui demande à être son disciple. Il y fait la connaissance de Krilin, un potentiel rival qui veut lui aussi apprendre la technique du grand maître. En échange de l'instruction tant espérée, le vieux débris pervers demande à ce qu'on lui trouve une fiancée. Jusque-là, on retrace les grandes lignes de l'histoire originale où ils finissent par faire la rencontre avec la fameuse "Lunch", pouruivie par la police. Sous réserve qu'ici les choses vont être différentes puisque c'est avant la rencontre avec celle-ci, que débutent les éléments inédits. Tortue Géniale envoie les deux enfants à la recherche de la "Princesse", une femme dont la beauté n'a d'égale que sa légende, et qui se trouve selon les mots exacts du maître : « vers l'ouest, toujours vers l'Ouest ».


Démarre une course endiablée entre Krilin et Goku. Une expédition mouvementée qui va conduire le duo au château de Lucifer. Un bon moyen de nouer une relation d'amitié entre les deux comparses qui pour trouver cette princesse vont vivre bon nombre de situations inédites et cocasses. Avec cette histoire, le scénariste Keiji Terui propose une approche scénaristique rafraîchissante malgré la redite de départ. Un périple aventureux où nos héros se retrouvent dans une aventure qui n'est pas sans rappeler le conte : « La Belle au bois dormant ». Un classique réinterprété façon "Dragon Ball" à travers un périple dynamique, où se confondent l'action, l'humour et l'horreur. Un conte d'épouvante ayant pour maison hantée une chaîne de montagnes : "la Main du Démon". Un récif lugubre et austère tiré d'un grand classique littéraire chinois : "La pérégrination vers l'Ouest". Une épopée fantastique composée de quatre tomes, où l'espiègle Roi des singes "Sun Wukong" (coucou Goku), est châtié par Bouddha qui le condamne à rester emprisonné 500 ans sous la ""Montagne des Cinq doigts"". Une histoire riche qui trouve son inspiration dans la littérature et autres contes légendaires pour une aventure Dragon Ball fantastique frissonnante.



KA ! ME ! HA ! ME ! HA !



Côté réalisation le travail est étonnamment positif. Un esthétisme inventif avec une conception surprenante des décors qui mettent à l'honneur un environnement sinistre encadrant un château terrifiant. Un design angoissant sur des ornementations frissonnantes qui favorisent une ambiance inquiétante. La mise en scène est sensationnelle ! Une mise en forme du contraste qui détonne notamment lors de la découverte de la Main du Démon. Un cadre austère qui submerge le spectateur d'un sentiment d'effroi avec cette chaîne montagneuse surplombée d'un coucher de soleil. Une représentation atmosphérique sinistre appuyée d'une symphonie affolante. Une musique composée par Shunsuke Kikuchi, qui comme toujours fait un travail remarquable. Le titre le plus impactant du film est "Mashinki no Nemuri Hime", un son dramatique grave. Une complainte cynique qui rappelle la froideur de la mort, conférant une ambiance de stupéfaction, de crainte et de calomnie. Une réalisation de qualité que l'on retrouve tout du long notamment lors de la séquence d'ouverture. Une ouverture horrifique faisant honneur aux illustrations traditionnelles d'horreurs avec sa colorisation en fond rouge vif et noir, sur laquelle s'articulent des monstres horribles avec des bouches disproportionnées. Commence alors une narration venant nous conter de manière cauchemardesque la légende de la princesse. Un super boulot d'exécution ! Pour contraster cette empreinte apeurante conséquente, le design des personnages est plutôt loufoque. Des apparences potelées amusantes qui s'opposent par un trait d'humour aussi bien dans le fond que la forme au spectacle monstrueux, faisant de cette aventure un train fantôme idéal pour les petits et les grands.


Pour les personnages, on retrouve avec plaisir ce bon vieux Goku avec l'innocence et l'incrédulité qui le caractérise. Il est accompagné d'un Krilin assez froussard mais téméraire, bien qu'un brin vicieux. On retrouve la team de base avec Bulma, Plume, Yamcha et surtout... Oolong ! Une équipe déjà bien présente dans le premier film et qui ici s'illustre avec plaisir à une époque où les membres étaient encore utiles à l'intrigue principale. Oolong me fait comme toujours délirer ! Parmi les méchants, on se régale de l'antagoniste principal : "Lucifer, le roi des démons". Un adversaire doté d'une attraction imposante tirée de Lucifer lui-même. Une imprégnation biblique où l'ange déchu grâce à sa stature, sa beauté et sa malice, manoeuvre Ève (Bulma) pour aboutir à son objectif principal : "la destruction du soleil". Le soleil qui représente la vie et qui fait référence à sa haine envers Dieu. Une inspiration poussée jusqu'au roman de Bram Stoker Dracula, dont il tire une illustration proche du compte "Dracula". Un clin d'œil poussé jusqu'à vouloir pomper le sang de cette pauvre Bulma. Lucifer est constamment suivi de son valet qui est une sorte d'Igor. Un personnage pour le moins déroutant et insolite. Arrive "Gastel", le chef des soldats de Lucifer. Un démon imposant et puissant qui livre un beau duel contre Goku, auquel il envoie une salve d'attaques qui le force à prendre la fuite. Un adversaire où Goku va devoir user de stratégie pour le vaincre. Une première ! Gastel possède une technique de vol superbement mis en scène et fait une course-poursuite face au nuage supersonique qui détone un max ! Le tout appuyé par une succession entraînante de rafale de tirs à la mitrailleuse.



CONCLUSION :



Dragon Ball: Le Château du démon fait certainement partie des OAV les moins connus de la saga alors qu'il est certainement le mieux inspiré et le plus intuitif malgré sa courte durée. L'aspect artistique est surprenant ! Une conception de valeur qui offre une plastique horrifique remarquable jonchée d'un humour propre à l'esprit de la franchise pour une aventure d'épouvante atypique.


45 minutes de pur bonheur !




  • Vous voulez dire que vous allez me mang...

  • Mais oui. Mais oui. Mais OUI ! Nous allons d'abord te voler ton sang, mais ensuite on va te dévorer !



Bonus : la composition musicale morbide Mashinki no Nemuri Hime. Un vrai régal !
https://youtu.be/Bs9fEmbT2qE

B_Jérémy
9
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Classement films-OAV Dragon Ball et « Halloween 2022 », des têtes vont tomber "MOUHAHAHA"

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le 5 nov. 2018

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