Le jury du Festival de Cannes ne s'y est pas trompé, la mise en scène de Nicolas Winding Refn flirte avec la perfection...


C'est dingue comme le jeune réalisateur de Drive arrive même à nous suspendre aux lèvres d'acteurs parfois laconiques. Chaque geste, chaque regard, dans ce Los Angeles sublimé, chaque millimètre de pellicule semble comme sorti d'une autre dimension. L'atmosphère surréaliste, parfois extatique, nous enveloppant dans une sorte de cocon où tenir la chandelle de ce joli couple, comme être assis à la place du mort de ce loup solitaire, procure un maximum de plaisir. Loup solitaire dont on ne saura finalement rien du passé, pas même le prénom, incarné par le désormais gossbo Ryan Gosling...


Impassible, le cure-dent invisiblement mâchouillé, les gants faisant l'amour au volant et le blouson scorpion aussi culte que kitsch, on découvrira d'abord le pilote blond gagner sa vie en faisant des courses (pas à Carrefour, hein^^) pour les gangsters, en mode "one shot" que même si tu essayes de le recontacter, tu le regrettes ! Moitié branché sur Radio Poulets, moitié branché sur Radio Bière Foot US, son truc c'est de jouer au chat et à la souris avec les flics et même leurs hélicos. Et lorsque sa course se termine, le mec se taille incognito avec la classe la plus terrible du monde. Wow ! Un mythe est né. Et Kavinsky nous balance sur le générique un "main theme" qui le deviendra tout autant. Les poils ! Pour rester poli...


Une fois les dernières notes de Nightcall fondues, tu te dis : mais merde, en plus c'est un flic le gars !?! Nope, c'est un cascadeur qui joue un flic. GG Nicolas. Et puis le mec bosse dans un garage aussi. Et c'est Bryan Cranston son boss ; un boss du genre à fricoter avec la mafia locale. A l'époque, le voir ailleurs que dans Malcolm fut pour moi un véritable choc. Et il s'en sort plutôt pas mal. A l'image de Carey Mulligan, voisine du mystérieux conducteur et maman d'un garçon de 7-8 ans, dont le mari sortira de prison. Un minois d'ange que le réalisateur saura sublimer à maintes reprises (pas celui du mari, hein), tout comme leur histoire d'amour dont le paroxysme précèdera la plus grande des violences au cours d'une scène désormais mythique et surréaliste, véritable ascenseur émotionnel ! ;)


Evidemment, le retour du mari foutra le dawa et notre playboy se la jouera grand chevalier blanc au secours de toute la famille. C'est dire la portée de son coup de foudre... Ainsi, notre héros se mettra tout seul comme un grand dans une situation inextricable après que les choses tournent au vinaigre. Et cette première scène "hardcore", mais esthétiquement parfaite, ne souffrira que d'un petit détail matelassé un peu wtf. Mais passons...


Aussi, si les trois premiers quarts de Drive m'ont littéralement emballé, ça se complique un peu par la suite. Déjà, le masque ne sert à rien, surtout qu'il entre un peu comme dans un moulin pour le récupérer notre cascadeur stoïque et au blouson ensanglanté... Niveau crédibilité, ça casse un peu la quasi-perfection d'alors. Et ce d'autant plus que le dénouement ne me convaincra décidément jamais, car beaucoup trop en décalage avec le genre du film, même s'il y a une certaine logique d'ensemble.


Enfin tout ça, c'est histoire de pinailler, parce que Drive reste avant tout une sacrée tuerie comme une claque esthétique monumentale ! Un style à part entière, et surtout la méga-classe.

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le 16 mai 2016

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RimbaudWarrior

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