Heureusement que nos leaders ne ressemblent pas à Timothée Chalamet, ne pas leur faire confiance serait beaucoup plus difficile. Après la confuse quoique magnifique bande-annonce de deux heures et demie réalisée en 2021, Denis Villeneuve passe enfin la vitesse supérieure dans ce second opus sur les terres désertiques d’Arrakis. Toujours un peu dépassé par la profondeur politique et la richesse de l’univers de l’œuvre de Frank Herbert, le cinéaste canadien parvient cependant à proposer enfin une adaptation grandiose et intelligente de la plus grande saga littéraire de science-fiction. Grâce à un casting cinq étoiles, des décors naturels époustouflants et une musique hypnotique, le second volet de l’ascension politico-religieuse de Paul Atréides s’impose comme un blockbuster iconique et spectaculaire qui fait de l’ombre à ses concurrents hollywoodiens. Si seuls Austin Butler et Rebecca Ferguson se distinguent vraiment par leur interprétation, Chalamet, Zendaya & co ont au moins l’humilité de laisser la place à la complexité du récit originel de l’écrivain américain. Mais malgré toutes ses qualités et une bonne volonté, le film ne peut qu’enjamber de nombreux éléments folkloriques que l’univers de Dune renferme, au risque de durer plus longtemps qu’un Scorsese. Éblouissant formellement, il ne peut que donner envie au lecteur d’aller lire les romans de Frank Herbert. Même si les vers de terre ressemblent sûrement à des anus à l’écrit aussi.