C'était ce soir même, le 29 Août 2017, la toute dernière séance du DUNKERQUE de Christopher NOLAN. Or, j'aime le réalisateur sans en être un grand fan. Malgré tout, la curiosité de voir ce qu'un spécialiste du Thriller aurait fait avec un sujet « Historique » m'a poussé à aller le voir...Ou peut-être est ce le fait que ce soit la toute dernière séance aprés quasiment une projection quotidienne depuis la mi Juillet (soit la sortie française du film) dans une salle du cinéma art et essais de Dunkerque, là où a été tourné une grande partie du film...


Et c'est la première chose qui interpelle, car étant DUNKERQUOIS d'adoption, il est génant d'apercevoir dans les panoramas présentés des batiments construits récemments, des bancs en béton de style moderne (plutôt année 60), des réverbères anachroniques et en arrière plan de la plage des maisons récentes aux fenêtres persiennes qui équipent pléthore de foyers aujourd'hui.


Je veux bien croire que, par caprice artistique, Nolan n'ait pas voulu faire appel à des infographistes, mais l'action se situe en 1940, aussi évitons les erreurs qui pourraient nuire à l'authenticité du film et à l'immersion du spectateur.


Car d'immersion, il en est question dans le film, Nolan décidant de se pencher sur l'expérience de quelques personnages, témoin ou acteur de l'évacuation des troupes anglaises sur la plage de DUNKERQUE.


Ici, tous les artifices sont déployés ; cadrages serrés sur les visages paniqués de ces gamins envoyés au front, effets spéciaux sonores et illustration musicale de Zimmer (à défaut de musique mais serait-il capable d'autre chose?), mises en situation propres à relancer la tension... Alors on comprend qu'ici, ce n'est pas la vraisemblance qui prime mais le spectacle.


En effet, voir planer l'avion en panne de carburant de Tom HARDY (il se permet même un 180 ° pour aller abattre un ennemi devant les yeux éberlués de jeunes soldats en attente des secours), et le tout, je le rappelle, sans carburant.
Il est aussi incongru de voir un groupe se cacher dans un chalutier, attendant la marée montante afin de les libérer des étendues de sable...


Miraculeusement, cela fonctionne ; grâce à des idées de cinéma (parfois farfelues ) et à une mise en scène généreuse, mais surtout grâce au talent de ce casting 4 étoiles auquel on adhère aussitôt. Seule déception à ce niveau, l'excellent Cillian MURPHY ici plutôt pénible en naufragé geignard...


Détail également qui en rajoute quand à l'immersion du spectateur ; l'ennemi est ici invisible, représenté par des coups de feux, quelques avions, mais surtout évoqué. Et c'est dans cette façon de faire que Nolan nous montre l'admiration qu'il porte à un autre cinéaste de la sensation...Steven SPIELBERG.


Cependant, Nolan s'éloigne de son modèle dans un épilogue qui montre les lâches revenir en héros, et le véritable sauveur tomber aux mains de l'ennemi.

gin
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le 29 août 2017

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