Dunkerque est à l’image des autres films de Christopher Nolan. Il en reprend les qualités (tout en en gagnant une nouvelle) et les défauts.
Dunkerque est beau à regarder. Tous les plans ou presque sont magnifiques. Filmé en IMAX, le long métrage fait tourner la tête, les espaces sont magnifiés. L’air, la terre et surtout la mer sont immenses et crèvent l’écran.
C’est la force majeure de Nolan : savoir capter de manière moderne et grandiloquente chaque scène de son tournage.
Dans Dunkerque, on arrive au milieu d’une opération (l’opération Dynamo, 1940, mais on s’en fout) d’évacuation, sur ordre de Churchill, de soldats anglais depuis la plage française. Les protagonistes sont nombreux et campés par quelques sommités (Cillian Murphy, Tom Hardy, Kenneth Branagh…) et de jeunes recrues mais sont presque tous anonymes. Et silencieux. Dunkerque est un film qui se regarde plus qu’il s’écoute. D’autant que les musiques de Hans Zimmer ne sont pas franchement marquantes.
Si on ne voit que les Anglais, on ne voit pas beaucoup d’émotions (coïncidence ? Je vous laisse juges). Sans le talent de Matthew McConaughey dans Interstellar, il ne passe pas grand chose entre les comédiens et le spectateur. En dépit de la pression de la guerre, on ne vibre pas pour les « héros ».
Et c’est là le principal souci de Dunkerque. Comme presque tous les autres Nolan, c’est un film doté d’un bel emballage mais un peu vide en dedans.
Malgré une mise en scène inutilement alambiquée, l’histoire est simplissime. Simplette même peut-être. Et elle est incarnée par des pantins sans saveur (si Inception résonne à vos oreilles depuis tout à l’heure, c’est normal).
En somme, Dunkerque est prétentieux et superficiel. Comme tous les Nolan. Joli mais vide. Inachevé. Incomplet. Dommage. Ratage.
Critique originellement publiée sur le journal d'un con.