J’ai lancé le film en pensant qu’il s’agissait d’un film de Jacques Becker – cinéaste que j’adore – que je n’avais pas vu. Mais si j’avais réfléchi cinq minutes, j’aurais réalisé qu’il était impossible qu’il tourne un film en 1964 puisqu’il est décédé quatre ans plus tôt au moment de la sortie de son dernier film, Le trou, son chef d’œuvre et l’un de mes films préférés. Bref c’est plutôt un film de son fils Jean, son deuxième long après Un nommé La Rocca. Je me suis surtout dit, durant la projection, que ce n’était pas un bon Jacques Becker. En revanche c’est l’un des meilleurs films de son fils, ce n’était pas difficile. Jean Becker était peut-être un super assistant réalisateur de Julien Duvivier, Henri Verneuil et de son père, mais en tant qu’auteur c’est la catastrophe. Échappement libre échappe au néant en grande partie pour la présence du duo vedette d’A bout de souffle : Seberg & Belmondo. On sent surtout qu’il est dans un mimétisme godardien très embarrassant. Il veut CLAIREMENT réaliser son A bout de souffle. Mais son film est sans idées, mou, déjà-vu, complètement indexé à son scénario, sans intérêt par ailleurs. Mais pour les acteurs, on va dire que ça passe.