Echec et Mat
Echec et Mat

Court-métrage de Josh Lurienne (2012)

"Echec et Mat" est certainement le film le plus ambitieux de Josh Lurienne. Malheureusement trop ambitieux. Ce n'est plus du Z du tout, ça devient sérieux. Malheureusement ni la narration ni la technique ne suivent...

Pour commencer, les acteurs sont tous très mauvais. Celui qui interprête le diable a au moins une tête bizarre (ses grimaces sont vraiment étranges) c'est dommage qu'il soit si mauvais du coup. Ensuite, le découpage présente quelques effets de style fort peu intéressants (jeu de flou sur l'échiquier qui ne sert absolument à rien). Il y a pas mal de plans 'cools' aussi, ce qui est ringard à mon sens (le diable qui crache sa fumée face caméra...) ; toujours opter pour la simplicité. Puisque c'est du noir et blanc, autant jouer avec les ombres et la lumière : c'est malheureusement très pauvre ici. Le décor est cheap. Que ce soit minimaliste, d'accord, mais placer une table de cuisine dans un coin, c'est couper l'imagination. Il aurait été plus intéressant d'isoler une table ronde (ça fait plus chic) au milieu de nulle part où à la limite au milieu d'un mur dont on ne voit pas la fin (pour avoir un support sur lequel jouer avec les ombres). La mise en scène m'a donc profondément déçu.

Côté écriture c'est pas mieux malheureusement. La joute verbale est pauvre ; les arguments sont d'une platitude sidérale. En soi c'est drôle, mais traîté comme tel on n'arrive pas à déceler de l'humour. Sans doute aurait-il mieux valu, déjà, un Dieu ventripotent, le nez bien rouge et qui semble désespéré de ne pas trouver mieux comme argument. Ici nous avons un personnage trop sûr de lui, du coup ça paraît un peu ridicule sans qu'on sente le côté comique volontaire (et même, difficile de rire contre le film). L'impression que ça se prend très au sérieux aussi au travers ce thème. Enfin, la fin est molle, ça manque de peps.

Bref, ce "Echec et Mat" est une catastrophe ; l'auteur a oublié de mettre son grain de sel potache, et offre une oeuvre pleine d'effets de style, qui veut trop en mettre plein la vue mais qui, au final, n'a rien dans le pantalon.
Fatpooper
2
Écrit par

Créée

le 27 août 2014

Critique lue 262 fois

1 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 262 fois

1

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

116 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

104 j'aime

55