Je suis un peu partagé par ce film, parce que si cinématographiquement il ne m'a pas nécessairement fait vibrer, sans que tout soit à jeter non plus, son intérêt dépasse le simple cadre de son art puisqu'il est une trace que les réalisateurs laissent d'une langue en voie d'extinction.
En effet, et c'est ce qui m'a attiré dans le film, c'est tourné dans une langue parlée uniquement par une vingtaine de personnes très âgées. Et donc outre quelques maladresses dans la mise en scène, la fascination est là, dans le visionnage de ce qui est un document linguistique et ethnographique passionnant.
Je ne vais pas mentir mais ce que j'ai préféré ce ne sont pas les scènes de torture ou que sais-je, mais bien ces moments calmes et paisibles où il ne se passe rien au début du film. On y voit les habitants pêcher, ramasser des coquillages, préparer du poulpe...
Je trouve l'immersion dans une autre culture réellement rafraîchissante. On voit qu'il y a une envie de témoigner de ces savoir faire, de cette culture, avant qu'elle ne s'éteigne. Il y a réellement cette sensation qu'avec ce film, notamment avec la fin, qu'on cherche à transmettre quelque chose aux nouvelles générations, aux descendants, histoire qu'ils n'oublient pas, que eux aussi sachent d'où ils viennent et quelle est leur culture.
Et c'est un bel héritage qui est laissé là. Car sans être fou, le film est honnête et raconte une histoire universelle dans laquelle chacun peut trouver son compte et c'est ça qui est fabuleux en ancrant son histoire dans quelque chose d'aussi précis, c'est qu'on peut parler à tous. Notamment dans ce cas là, on nous parle du deuil en plus de toutes les thématiques liées à la transmission du patrimoine.
Bref un film intéressant et qui ravira à la fois ceux touché par le message comme moi et les amateurs de film de genre un peu cru.