"Bande-annonce qui en dévoile trop, intrigue qui tombe à l'eau"

J'ignore si le manque de sommeil a joué sur mon esprit critique lors du visionnage mais je n'engagerai pas la défense de ce film spectacle qui comblera sûrement le cœur des grands sentimentaux et autres amoureux de la capitale française et de son monument de 300 mètres.

EIFFEL vogue maladroitement vers l'écueil de la rencontre inopportune de deux âmes sœurs, comblant ainsi le vide magistral de ce faux biopic qui ne nous apprend rien sur le grand ingénieur campé par un Romain Duris assez fringant. Il n'y a ici aucun problème de casting : chacun et chacune semblent apprécier son personnage caché derrière une épaisse couche de déjà vu et des dialogues fades et ridiculement modernes. Emma Mackey et Pierre Deladonchamps, respectivement amoureuse puis maîtresse et mari trompé, ressurgissent comme une oasis en plein désert dans la vie d'Eiffel, laissant au spectateur tout le loisir d'anticiper le scénario sans même faire d'effort intellectuel. Le film survole ainsi sa propre intrigue qui alterne entre romance passée/présente et construction, en prenant soin de dévoiler quelques ouvriers en nage pour rappeler la prouesse sacrificielle de ce chantier vertigineux.

Concluons donc : comme la bande-annonce maladroitement exhaustive, le film ne vend aucune surprise et s'achève comme il a commencé, par l'illusion d'être aussi grand que sa tour.