Eiffel par CharliVgn

Eiffel n’est jamais impressionnant. Jamais vertigineux ou même spectaculaire comme j’ai pu le voir indiqué dans la presse française ces derniers mois, depuis les premières projections en Juin dernier, avant d’être à nouveau repoussé jusqu’à ce jour.

Et c’est frustrant.

Le film de Martin Bourboulon, long projet resté dans les cartons et passé entre diverses mains depuis de nombreuses années avant d’être réalisé, manque de vitalité, ne prend pas suffisamment de hauteur sur son propos (un petit peu le comble vu la thématique me direz-vous) et finalement, laisse l’impression d’être légèrement à côté de son sujet.
Exit les étapes de la construction de la tour, les déboires géopolitiques engendrés à l’époque, le soutien ou justement l’absence de soutien, l’ensemble de ces faits fascinants ne sont relayés que brièvement lors de 2/3 scènes et quelques dialogues.

Le film est donc du coup davantage axé sur l’homme que sur la création ?
Bon. Pourquoi pas.
Après tout, le titre c’est « Eiffel », et non pas « La Tour Eiffel ».
Mais le soucis… c’est que c’est pas forcément dingue de ce côté là non plus.
70% du long-métrage se constituent donc d’une romance entre les personnages campés par Romain Duris et Emma Mackey. Et quand bien même, les deux comédiens confirment un talent impressionnant et les moments de regards et de non-dits plein de sens entre eux sont particulièrement réussis, ça traîne sacrément en longueurs et c’est loin d’être toujours subtil, hormis un joli twist que j’avais pas vu venir (j’avoue, j’avoue).

Et au milieu de tout ça, une œuvre qui ne plante pas suffisamment le décor (on pourra blâmer le budget en soit, c’est vrai mais bon…), qui manque d’un souffle épique, qui peine à faire sensation.
Trop convenu, maladroit dans son épilogue, pas assez audacieux malgré des têtes d’affiches en or et une belle histoire d’amour à la clé.
Mais ce n’est pas exactement ce qu’on venait voir au départ.

Je reste curieux de voir ce que Bourboulon fera de son dyptique sur Les Trois Mousquetaires, actuellement en tournage et aussi avec Romain Duris dans le casting, mais j’espère un résultat un peu plus sorti des sentiers et moins sage que ce Eiffel, tout de même un chouya bancal.