Le chef d'un parti politique espagnol, aspirant à de plus grandes ambitions, va être plongé dans une affaire de corruption qui va tout éclabousser sur son passage.
Succès surprise en Espagne, le film de Rodrigo Sorogoyen montre le portait d'un homme qui est pris dans un engrenage de plus en plus dément, avec une forme rappelant pas mal celle de Paolo Sorrentino, avec la musique électro constante, cette caméra qui suit constamment cet homme, admirablement joué par Antonio de La Torre, qui va devenir peu à peu une bête noire, comme un pestiféré auprès de ses collègues et ses proches.
Le résultat est très impressionnant, où les 2 heures passent à toute allure, mais il faut dire que le film nécessite une attention de tous les instants, car les infos sont très nombreuses. Quant à la mise en scène, je la trouve elle aussi puissante, avec ces nombreux plans-séquences, notamment une scène forte où ce type va rentrer chez un gars de son parti, où se trouvent seulement la fille de ce dernier et des jeunes qui fument du cannabis. Là, on sent une tension palpable, que ça péter à tout moment.
Tout comme, et sans trop le dévoiler, le face-à-face extrêmement tendu avec une journaliste.
La force du cinéma est de se prendre baffe sur baffe, y compris des films qui (me) sont passés au-dessus du radar, et quelle maitrise de la part de ce Sorogoyen. En même temps, vu qu'en France, aucun homme politique n'est corrompu, il est dommage qu'on ne puisse pas avoir de tels sujets...