Après Sarah Bernhardt, au tour de sa rivale transalpine, Eleonora Duse, d’avoir droit à son portrait au cinéma dans le film qui porte son nom. Pas un biopic à proprement parler, mais l'évocation de son retour tardif au théâtre, au crépuscule de l’existence de celle qu’on appelait la Divine, bien avant Garbo. Proposition alléchante, d’autant plus avec le talentueux réalisateur de Martin Eden, Pietro Marcello. L’adjonction d’archives de l’époque concernée, l’après Première Guerre mondiale, n’alourdit en rien l’intrigue et sert à contextualiser une période où le fascisme file droit vers le pouvoir. Ajoutez les relations complexes entre la Duse et sa fille, ainsi que la proximité avec un D’Annunzio vieillissant et vous obtenez un plat copieux qui met l’eau à la bouche. Sauf que, malheureusement, tout ou presque est indigeste, à commencer par la prestation de Valeria Bruni-Tedeschi, qui en fait des tonnes, comme si un personnage aussi flamboyant que celui-ci ne méritait pas un peu de subtilité. Et comme elle est pratiquement de toutes les scènes, il est compréhensible que l’on ressente la longueur excessive du film comme une torture qui n’a rien d’exquise. Dommage, car les pistes narratives ouvertes, peut-être trop nombreuses, laissaient espérer une découverte plus plaisante de cette icône italienne.

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le 3 oct. 2025

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