Le grand tour.

Que fait une femme avec une vie sentimentale compliquée, une mère envahissante, la menace de voir son restaurant en faillite ? Prétextant aller chercher des cigarettes au service de midi, elle décide de larguer les amarres et de rouler sans but en voiture à la recherche d'elle-même.

Porté par une magnifique Catherine Deneuve, voilà un film qui a un charme fou, où on croise des personnages improbables, avec des rencontres d'un soir, des retrouvailles avec d'anciennes Miss (elle était Miss Bretagne en 1969), emmène avec elle son petit-fils chez son grand-père... et on la suit avec grand plaisir.
Alors c'est parfois inégal, mais j'adore la scène où elle rencontre un vieux paysan qui lui offre sa dernière cigarette à rouler, et on voit dans le regard de Deneuve le dégout que lui inspire le fait que cet homme lèche le papier et l'impatience qu'elle a à vouloir fumer car il met pas mal de temps à lui préparer. Comme ce moment-là, beaucoup de moments semblent improvisés, et Catherine Deneuve semble parfois réellement surprise, et c'est ce qui fait le sel du film.
Parce qu'à côté de ça, exceptée la divine Claude Gensac, je suis moins fan des autres acteurs, dont Camille, qui joue la fille de Deneuve, qui semble jouer affreusement faux. J'en veux pour preuve la scène où on la voit la première fois au téléphone avec sa mère, je croyais qu'elle laissait un message sur le répondeur ! Nemo Schiffman (par ailleurs fils de la réalisatrice et du chef opérateur) est quant à lui dans la catégorie de l'enfant savant, qui semble en savoir plus sur le monde que n'importe qui.
Cela dit, on croise Hafsia Herzi, qui n'a aucune utilité, mais également Mylène Demongeot en ancienne Miss, et d'un coup, on réalise que ce film de 2013 fait jouer trois vedettes des années 1960, ce qui provoque une sorte de vertige temporel.

Après, le principe du film, qui est un road movie, montre assez vite ses limites, où ce sont les petites gens qui font la pluie et le beau temps, qui aurait pu durer des heures, mais rien que pour Deneuve, dont le titre (et la scène finale) aurait pu être une conclusion à sa carrière, c'est à voir.