Peu connu, Emmanuelle et Françoise est pourtant un titre assez important dans la longue filmo de Joe D'amato. Il s'agit de sa première collaboration avec George Eastman en tant qu'acteur, et pour la première fois, on y retrouve véritablement les thèmes si cher au réalisateur puisque sadisme, voyeurisme, cannibalisme et autres joyeusetés sont au programme !
Cette sombre histoire de vengeance est en fait un remake (plagiat ?) d'un film grecque méconnu. Le scenario est écrit par Mattei et D'amato, Eastman vient s'y greffer pour y apporter quelques modifications.
Il en résulte un ovni inclassable, à mi-chemin entre le thriller, l'horreur et le drame. Les codes du rape & revenge sont présents, bien que ça n'en soit pas vraiment un... Malgré tout le film est bien plus structuré que ce à quoi D'amato nous a habitué par la suite. Le bonhomme étant connu pour enchaîner les (belles) séquences sans réel fil conducteur. Ici, la réalisation est soignée et les quelques plans en plongée/contre plongée fonctionnent bien. Ajoutons à cela une jolie photo lumineuse ainsi qu'un excellent score de Gianni Marchetti, psychédélique et 70's à souhait, qui semble malheureusement n'avoir été édité nulle part.
L'histoire est assez classique mais pas le traitement. Parfois on a l'impression d'être devant un gentille comédie érotique un peu kitsch, mais les ruptures de ton sont assez brutales et on passe de scènes plutôt drôles à une partouze cannibale aux effets gore pas franchement réussis mais qui parvient à faire son petit effet.
Côté casting Eastman est une bon salaud mais quand il passe de bourreau à victime...Aïe ! Ça cabotine un peu trop ! En revanche le duo Emanuelle et Françoise fonctionne mieux. Rosemarie Lindt est belle, sensuelle, perverse et impitoyable. Patrizia Gori sans être l'actrice du siècle est assez convaincante en jeune ingénue soumise.
Une belle surprise donc, découvert sur l'excellente édition du Chat qui fume, avec pas loin de trois heures de bonus !