C'est un film fabuleux en termes de musique. Oui, j'ai bien aimé la musique de John Williams. En particulier, les chœurs. Je me serais presque contenté des chœurs et aurais bien supprimé tout le reste du film. Non, allez, je vais trop vite et j'exagère un peu.

La photographie est vachement bien, aussi. La mise en scène pas mal non plus. Il y a des prises de vue très réussies, tellement nombreuses que je ne vais pas me fatiguer à les citer. Bref, c'est Spielberg, faisons lui confiance, il connait son métier de cinéaste, quoi.

Désolé, je ne vois pas grand-chose d'autre à dire de bien sur le film.

Le scénario est tiré d'un bouquin en partie autobiographique. L'écrivain s'appelle JG Ballard. Eh bien, si la partie autobiographique correspond à ne serait-ce que le quart du film, alors disons-le tout de suite, il doit avoir un mal fou à se chausser … à cause des chevilles.

Parce que c'est pas dieu possible de passer presque trois heures à se farcir un petit gosse aussi surdoué, aussi insupportable, aussi bavard et à la fin aussi héroïque.

Combien de fois je me suis dit : mais il n'y aura personne pour lui claquer la gueule à ce petit con ?

Un des meilleurs moments du film, pour moi, ça a été la gifle que la servante lui flanque après l'invasion japonaise, juste retour des rebuffades insolentes que le sale gosse se permettait. Si j'avais été là, je lui aurais adressé toutes mes félicitations à la fille (alors qu'elle était en train de voler un petit meuble dans la maison).

Ensuite, là où je n'ai pas du tout accroché, c'est sur les invraisemblances du scénario où le petit gosse (toujours lui) se démène dans le camp pour rendre service à tout le monde en courant, à travers toute une série d'échanges nébuleux, négocier directement, et dans un "fluent" japonais, s'il vous plait, avec les autorités du camp qui plient devant lui, se passionner pour les combats aériens et mettre sa vie en danger, passer à travers les balles et les obus sans aucun dommage. Réussir à transformer le camp de prisonniers en un terrain de jeux au nez et à la barbe des japonais qui ne sont d'ailleurs méchants qu'en l'absence du gosse. Sinon, ils n'osent pas. Évidemment.

En bref, réussir à être plus malin à lui tout seul que tout le camp réuni (jap et prisonniers compris). Normal puisqu'il est surdoué. D'ailleurs la preuve c'est qu'il passe son temps entre deux aventures à réciter ses conjugaisons latines (et pas l'indicatif, non, le subjonctif et le passif)…

On y croit tous. Enfin, pour ce qui me concerne, je ne crois pas une once de ce que le cinéaste a voulu nous faire avaler. Je n'ai pas compris où voulait en venir Spielberg. Nous faire voir la guerre à travers le regard d'un enfant ? Oui, d'accord mais pas le regard de ce petit gosse qui ne voit dans la guerre que le spectacle des avions qui larguent des bombes, virevoltent dans le ciel ou flinguent à tout va.

Et je n'insisterai pas sur la grotesque et inappropriée scène où le gosse chante un hymne japonais devant les militaires japonais (gardes ou kamikazes) ravis et émerveillés.

Ah mais Jean, c'est original ! Donc génial ! T'as pas encore compris !!!

On peut parler du casting aussi. Grosso modo, il se résume à Christian Bale. Parce que le monde des adultes est tellement à la ramasse qu'il n'y a rien à en dire : le plus connu, c'est Malkovich et il fait son job sans génie. Et c'est normal, le seul génie, c'est Christian Bale. Si le rôle était de jouer un petit con, alors c'est très réussi. Il mérite même un oscar ! Si le rôle c'était d'interpréter un petit garçon, témoin de l'Histoire, de mon point de vue, il m'a tellement tapé sur les nerfs que c'est raté.

Christian Bale, je l'ai revu dans d'autres films comme Exodus : Gods and Kings où je ne le trouve justement pas transcendant dans son rôle de Moïse (cf critique).

Finalement, comme déjà dit dans l'introduction de ce petit pensum, je ne retiens du film que la BO en espérant ne pas avoir à entendre ni voir ce petit garçon très énervant.

Parce que le film, que je vois pour la deuxième fois ! je suis clairement passé à travers … Enfin, je le suppose, à voir les moyennes enthousiastes des notes …

JeanG55
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Films de guerre - Vingtième siècle et Films historiques

Créée

le 1 nov. 2023

Critique lue 95 fois

8 j'aime

8 commentaires

JeanG55

Écrit par

Critique lue 95 fois

8
8

D'autres avis sur Empire du soleil

Empire du soleil
Tonto
8

"Les enfants de la guerre ne sont pas des enfants, ils ont l'âge des pierres, du fer et du sang..."*

Shanghai, 1941. Le jeune James Graham (Christian Bale) se voit séparé de sa famille, lorsque le Japon entre en guerre avec les Etats-Unis. Dès lors, aidé par la rencontre d’un Américain qui le prend...

le 29 mars 2023

25 j'aime

7

Empire du soleil
Floax
5

Les débuts (pas à fond) de Bale.

La filmo' de Spielberg semble se diviser en deux catégories : les films un peu naïfs, tous publics avec plein d'effets spéciaux, et puis les films un peu chiants, sur des sujets sérieux, que Steven...

le 14 sept. 2014

22 j'aime

Empire du soleil
Ticket_007
8

"L'enfance nue" en habits de guerre !

Steven Spielberg, ou l'un des rares cinéastes capables de prodiges en dirigeant un enfant comédien. Six ans après "E.T.", "Empire du soleil" a illustré sa méthode de travail de façon... éblouissante...

le 1 avr. 2016

12 j'aime

9

Du même critique

La Mort aux trousses
JeanG55
9

La mort aux trousses

"La Mort aux trousses", c'est le film mythique, aux nombreuses scènes cultissimes. C'est le film qu'on voit à 14 ou 15 ans au cinéma ou à la télé et dont on sort très impressionné : vingt ou quarante...

le 3 nov. 2021

23 j'aime

19

L'Aventure de Mme Muir
JeanG55
10

The Ghost and Mrs Muir

Au départ de cette aventure, il y a un roman écrit par la romancière R.A. Dick en 1945 "le Fantôme et Mrs Muir". Peu après, Mankiewicz s'empare du sujet pour en faire un film. Le film reste très...

le 23 avr. 2022

21 j'aime

8

125, rue Montmartre
JeanG55
8

Quel cirque !

1959 c'est l'année de "125 rue Montmartre" de Grangier mais aussi des "400 coups" du sieur Truffaut qui dégoisait tant et plus sur le cinéma à la Grangier dans les "Cahiers". En attendant, quelques...

le 13 nov. 2021

21 j'aime

5