Kervern & Delépine, petite reprise

Vu ce matin, ou devrais-je dire en cette belle matinée ensoleillée de premier tour de présidentielle.

Meilleur que ce que me laissaient craindre la bande-annonce du film et la baisse de régime progressive des deux réals depuis Saint Amour : le film n'est pas drôle (je n'ai pas ri et soufflé du nez qu'à trois quatre reprises) et son discours politique pas bien intéressant (mais à la rigueur je m'en fous), mais il fonctionne malgré tout... Sans aucune fulgurance ni rien de notable à aucun niveau, certes, mais avec une écriture et un rythme bien plus efficaces que ceux d'Effacer l'historique (qui passait lentement... mais lentement...). Pas de longueur à déplorer ici. Le film – porté par deux acteurs sympathiques – se regarde gentiment, et dégage en outre une bienveillance et une tendresse finalement assez apaisantes... jusqu'à sa conclusion, qui valide le seul point noir du film, à savoir son groupe de néo-féministes consternantes. J'ai, au cours du film, eu des doutes sur le positionnement des réals sur le sujet, les personnages étant jusque-là bien souvent complètement ridicules puisque caricaturales, mais cet épilogue les embrasse complètement, alors même qu'elles te ressortent – entre autres – le fantasme des fameux 20% d'écart de salaire H/F... Ce qui nuit un peu à la crédibilité de ton projet quand tu as l'ambition de servir avec ton film un discours politique.

(je dis ça en toute bienveillance, évidemment ; j'invite par là à élever le débat, quoi)

J'ai en tout cas honoré le projet puisque, histoire de poursuivre sur la lancée du film, j'ai enchaîné ma séance avec mon petit vote (ne suis-je pas un citoyen modèle ?).