Rachel (Caren Pistorius) est en plein divorce d'avec Richard. De plus, ce jour-là, elle est très en retard pour amener son fils Kyle (Gabriel Bateman) au collège. Elle klaxonne un gros véhicule qui ne démarre pas au feu vert. Le chauffeur (Russell Crowe) vient de tuer son ex femme et l'amant de celle-ci. Ce n'est pas le moment de le chatouiller...  
Le point de départ est classique. Nous avons tous en souvenir le «Duel» du jeune Steven Spielberg, le «Chute libre» qui voyait Michael Douglas péter les plombs, et, plus récemment le troisième épisode tétanisant des « Nouveaux sauvages ». Ici, contrairement à la première œuvre de Spielberg, dans laquelle le chauffeur routier, constamment invisible, occupait la position d'un archétype presque abstrait, nous entrons d'emblée dans l'horreur pure et la présentation frontale de celui qui est devenu un monstre. Russell Crowe a toujours affiché une prestance imposante, mais dans le cas présent, avec une quarantaine de kilos supplémentaires, il prend l'apparence d'une montagne volcanique d'agressivité haineuse impressionnante et capable d'exploser à chaque seconde. Ce qu'il ne manque d'ailleurs pas de faire, car le scénario ne recule devant aucun excès dans le genre pétage de plombs.
Il faut reconnaître, qu'à défaut de subtilité, le récit ne manque ni d'énergie ni de rebondissements pour générer un malaise qui vire plus d'une fois à l'angoisse. Le fondement de cette rage est à chercher dans la cruauté d'une société capitaliste sans aucun égard pour l'humain, et dans un système judiciaire qui broie plutôt qu'il ne juge. C'est tout au moins ce qu'exprime «l'enragé» du scénario, mais ce ne sont là que des causes extérieures qui ne sont forcément que le reflet d'un malaise intérieur profond. De toute manière le film ne s'intéresse guère aux sources originelles de la folie meurtrière, mais à celle-ci dans ce qu'elle a de plus graphique et extrême. Les intentions sont plus que limitées, mais, dans leur genre, elles ne manquent pas de réussite dramatique. Dommage que le dénouement très prévisible, outre ses facilités et invraisemblances, ne sorte jamais d'une banalité routinière.
bernardsellier
6
Écrit par

Créée

le 9 janv. 2021

Critique lue 108 fois

bernardsellier

Écrit par

Critique lue 108 fois

D'autres avis sur Enragé

Enragé
Moizi
2

Daubé jusqu'à la moelle

Mon retour au cinéma après 6 mois se fait avec ce film... et c'est tout aussi nul que le dernier film que j'avais vu en salles... comme quoi des choses ne changent pas, c'est bon d'avoir des...

le 20 sept. 2020

20 j'aime

6

Enragé
archibal
7

Fat and Furious

Un thriller social efficace qui prend pour base la fameuse réaction comportementale qui peut s'opérer quand on est coincé dans les embouteillages. On flirte avec Duel lors des courses-poursuites...

le 31 janv. 2021

17 j'aime

9

Enragé
DavidRumeaux
8

Enragé !

Franchement, je n’attendais pas tant de Enragé. Je n’attendais rien en fait. J’en suis ressorti en ayant pris un bon coup dans les dents ! Rachel n’est pas du genre ponctuelle. Et aujourd’hui, elle...

le 21 août 2020

14 j'aime

5

Du même critique

Parasite
bernardsellier
7

Désillusions

Boon jong ho nous a déjà offert plusieurs œuvres passionnantes : "Memories of murder", "The host", "Okja"... Mais aucune de cette richesse. Est-ce un film social ? Oui ! Est-ce un drame ? Oui ! Une...

le 17 mai 2020

1 j'aime

The Outsider
bernardsellier
8

Noir, c'est noir...

Juste après avoir quitté Jason Bateman dans la première saison de "Ozark", nous le retrouvons ici en coupable offert à la vindicte publique, et, avouons-le, toujours aussi peu expressif. Est-ce sa...

le 6 mai 2020

1 j'aime

Enragé
bernardsellier
6

Vous avez dit : Bulldozer ?

Rachel (Caren Pistorius) est en plein divorce d'avec Richard. De plus, ce jour-là, elle est très en retard pour amener son fils Kyle (Gabriel Bateman) au collège. Elle klaxonne un gros véhicule qui...

le 9 janv. 2021