Un big trip sur la mort dont on ne ressortira pas indemme !

Pour aller droit au but : c'est un film et surtout une expérience cinématographique unique au monde ! Ça repousse absolument toute les limites de ce qu'on a pu voir auparavant ! On assiste à un voyage sensorielle de presque 3h s'inspirant du Bardo Thödol (le Livre des Morts tibétain) qui la période entre la mort et la réincarnation de l'Homme. Cette œuvre audacieuse et captivante nous embarque dans les méandres de l'esprit d'un jeune américain joué par Nathaniel Brown expatrié à Tokyo, oscillant entre réalité et hallucinations.

Pendant les 30 premières minutes du film, on comprend que ce ne sera pas un film ordinaire : grâce à des scènes sensorielles et visuelles saisissantes avec une utilisation inventive et novatrice de la caméra (notamment la séquence du début avec la pipe de DMT). La vision subjective à la première personne adoptée par Gaspar Noé permet au spectateur d'avoir uniquement le point de vue du personnage principal Oscar, offrant ainsi une immersion totale dans son univers psychédélique.

Au niveau du scénario, bien que simple en apparence, on distingue quand même beaucoup de séquences en émotions. Le personnage de Nathaniel Brown est à la fois déroutant (du fait que ce soit un gros drogué et un dealer) et en même temps attachant à cause de la relation aimante avec sa sœur Linda incarnée par Paz de la Huerta qui apporte une dimension émotionnelle poignante au récit, explorant ainsi les thèmes complexes de l'amour fraternel et de la rédemption. Le film est construit de manière non linéaire, avec des flashbacks et des visions qui se superposent de manière hypnotique, créant ainsi une atmosphère onirique et troublante.

À noter la remarquable direction artistique, avec une utilisation magistrale des lumières et des couleurs pour représenter les états d'esprit hallucinatoires et les émotions des personnages. Notons également la bande-son composée par Thomas Bangalter (Daft Punk) qui contribue à l'immersion dans cet univers hypnotique, avec des sons planants et électro. Ainsi que la reprise de Air on the G String de Jean-Sébastien Bach qui apporte une fausse légèreté à la dureté de cette histoire !

Cependant, je dois vous prévenir qu'Enter The Void n'est pas un film fait pour tout le monde : son contenu parfois choquant peut rebuter certains spectateurs. De plus, la nature expérimentale de l'œuvre peut rendre certaines séquences déconcertantes, voire dérangeantes, pour ceux qui cherchent un récit plus traditionnel je vous le dis tout de suite : passez votre chemin ! Personnellement, il m'a fallu plusieurs tentatives de visionnages pour apprécier le film à sa juste valeur sans décrocher : la personne qui réussi à le voir en entier sans s'endormir pour la première fois : je lui tire mon chapeau et je lui donne tout mon respect !

Pour conclure, Enter The Void est un grand chef-d'œuvre cinématographique qui nécessite plusieurs visionnages. Gaspar Noé livre ici son film le plus sensorielle l'uns des plus inoubliables, explorant ainsi les recoins les plus sombres de l'âme humaine avec une maîtrise technique remarquable. Il est difficile de classé le film mais j'imagine que ça peut facilement rentrer dans la catégorie des films pour s'endormir ! Ce film ne laissera personne indifférent et restera gravé dans votre mémoire si vous osez vous aventurer dans cette fascinante histoire !