De ce film, je retiens surtout sa fin, à savoir qu'on ne sait plus qui est coupable, qui ne l'est pas. A la manière de Douze hommes en colère, le film de Kurosawa qui s'adapte étonnamment bien aux temps modernes (c'est le premier film que je vois de lui qui se passe au XXème siècle), nous retourne la tête, si bien qu'à la fin, l'on se retrouve comme l'homme devant le rideau de fer tombé. Nous sommes un spectateur devant son écran noir, à regarder ce reflet et à nous demander si notre vie sert-elle vraiment le bien ? Sommes nous en colère devant ce que nous avons nous même créé ? C'est ce genre de questions qui sont sorties du film ; c'est ça la force d'un grand film : en sortir.
Etant intéressé par la fabrique de la criminalité, j'ai aussi apprécié ce contraste entre "le ciel" et "l'enfer". L'inégalité comme ce qu'il y a de plus simple à comprendre. En vivant perché au dessus "d'en bas", le personnage principal a participé - malgré cette espèce de morale de nouveau riche que Kurosawa esquisse comme il sait bien le faire - à créer son ennemi.