Un peu à l'image de toutes les dernières Palmes d'or ou autres films primés dans les divers festivals de renom, cet "Entre les Murs" divise, interroge, émerveille autant qu'il peut ennuyer. C'est qu'il s'agit d'un remarquable exemple de ces films du "vrai", ces films qui prétendent toucher au plus près de l'authenticité en reniant le plus possible l'artifice formel.
Ainsi touche-t-on d'assez près au documentaire qui se contente juste de montrer... On nous montre un cours, on nous montre une cour de récré, un conseil de discipline... Super.
Alors il y aura ceux qui trouveront que le film leur a été utile parce qu'il a su montrer une réalité qui jusqu'alors leur échappait. A ceux là se joindront sûrement ceux du milieu qui encenseront ce film pour son témoignage "authentique". Mais de l'autre côté il y aura tous ceux pour qui "Entre les murs" ne leur apprendra rien et s'ennuieront, ou bien ceux encore qui pensent que l'image donnée de l'école est travestie et/ou politiquement orientée.
Connaissant bien le milieu, j'ai d'abord adoré me retrouver dans ce film et j'en ai voué les mérites face à tous ses détracteurs.. Et puis à la deuxième vision, moi-même je n'ai plus du tout vu le même "Entre les murs".
Passé la découverte, le film n'a plus rien à dire. C'est un "film-instant" : il prend un instant et se contente de le porter à l'écran, sans regard. C'est aussi un film-instant puisqu'il ne peut être plaisant qu'un instant. Très vite il lasse.
Alors oui, en fait on peut le trouver très bien ou très mauvais, mais la réalité c'est qu'il est surtout très mauvais car au fond, à aucun moment on ne se positionnera pour ce que cinéma propose. Non. On se positionnera par rapport à son sujet et à ce qui en est dit. Toujours. Le sujet nous plait : on aime. Le sujet ne nous plait pas : on ne l'aime pas. La façon dont le sujet est traité me plaît : le film me plait, etc...
Au fond ce film n'en est pas un : il ne dit rien, ne transmet rien. Il se contente juste de nous renvoyer à nous-même sans nouvel angle de vue.
Une triste vision du cinéma.
Une vision qui n'est clairement pas la mienne...