12 travaux Bis, épisode 9 :


Hier soir, je suis passé de L'Atalante à ça, chute libre vertigineuse. Donc je pourrais vous parler de la poésie du seul long métrage de Jean Vigo et de la bonhommie campagnarde et rebelle de Michel Simon mais je vais plutôt vous parler de l'érotisme fantastique HongKongais le plus navrant possible... Allez fuyez.


Imaginez un téléfilm érotique du Dimanche soir et ... Non, ça ne marche pas comme ça. Le film érotique HongKongais est un espace à part beaucoup plus fantasque et singulier que simplement érotique et unidimensionnel. Personnellement, ça n'empêche pas que ce soit nul tout le temps, la référence Sex and zen inclue. Mais allons-y.


Dans la lignée de Sex and Zen donc, Erotic ghost story 2 continue à user le filon de l'histoire de fantôme chinois perverse mêlant forces obscures, princesse angélique et sexe. Ici comme dans d'autres, c'est un film qui se veut tel un affrontement martial entre une vierge effarouchée possédée par une partie de l'esprit d'un démon et pourchassée par la partie physique de ce même démon, sauf qu'en guise de combats, on a quelques copulations... Il s'agit le plus souvent d'équilibrer son Yin et son Yang, d'acquérir une virilité, de garder son Mojo en forme, de conserver sa force vierge, d'envahir le corps de l'autre de son fluide sexuel pour en prendre possession lubriquement au coeur d'une ambiance d'époque simili-chevaleresque...


Voilà, voilà. Donc c'est affolant de nullité, mais le petit plus est pourtant bien là. Le budget ridicule (plus élevé que le premier volet pourtant), n'empêche pas le réalisateur Peter Ngor de tenter une ambiance abstraite assez particulière sous sa tonne de nullité insurmontable, qui mènerait presque l'oeuvre vers une sorte d'happening démoniaque surréaliste avec touche de décors AB Prod.


Point culte, le démon en question est joué par Anthony Wong lui-même, s'aventurant à l'époque au plus profond des affres cachetonnants de la Cat III. Si ça ne vous dit rien, à équivalence américaine, c'est un peu comme si je disais que Jack Nicholson se retrouvait à poil, avec une queue animale en forme de phallus, une touffe de cheveux blanche éclatée pour le style, et pour seuls dialogues des grognements félins qu'il lâche grimaçant, parfaitement fixe telle une statue, lors de rapports sexuels pour le moins étranges. A un moment par exemple, il se fait deux démones sur une table qui baigne dans le sang et arrache le bas du corps de sa muse démoniaque pour continuer à forniquer sa partie inférieure seule...


Bon...


Les deux jolies actrices principales sont comme le plus souvent une sorte de carotte qu'on tend au spectateur vicieux local de l'époque. Alors que les secondes mains, limite hystériques, y vont gaiement dans une sorte de championnat de fornication au Kamasutra suspendu sans cesse renouvelé vers l'impossible, l'héroïne elle, montrera à peine un bout de sein lors d'un final abasourdissant de connerie où elle se colle à un bloc de glace dans lequel son héros barbu Herculéen est emprisonné à la manière d'un Han Solo. La jeune effarouchée fait alors littéralement fondre le bloc de glace par la seule chaleur de son corps tandis que sa copine plus entreprenante débute un hallllucinant ballet érotique sous-marin avec Anthony le démon, poussant des miaulements de chatte pour une raison qui m'échappe encore. Le jeune héros viril finalement libéré, moyennant un ou deux coups de haches bien placés afin de sectionner la queue du démon, se prend ensuite sa princesse, debout sur une plaque tournante, là encore comme une statue. Un faux travelling circulaire s'opère autour de nos deux mannequins alors qu'un voile littéralement amarré à leurs pieds couvre stratégiquement chaque partie intime trop visible... En fait, ce thème de la statue et du faux plan fixe est un excellent moyen de ne pas faire de scènes dynamiques et ainsi cacher la nullité sans fond de la réalisation.


Je ne sais comment je peux déblatérer autant sur une telle purulence cinématographique, mais sous le téléfilm érotique, oui, il reste des scènes que vous ne verrez jamais ailleurs encore une fois, et mine de rien je l'ai mangé en entier sans accélérer, et ça c'est plutôt rare dans la catégorie. Les scènes érotiques sont comme toujours plus ludiques qu'érotiques et s'accordent relativement bien à l'histoire...


Par contre, de là à dire que ce film est plus réussi et classieux que ses autres volets comme j'ai pu le lire ici et là, euh oui mais non quand même... 2 c'est bien. Bon, disons 3...


Bizarrement, alors que les scènes lesbiennes sont généreusement distribuées à Hong Kong, on préfèrera montrer un homme violer un cochon plutôt que de montrer un homme faire du bouche à bouche à un autre homme ("Non ce n'est pas correct, attends je vais le faire" dit la princesse...).
Je vous laisse méditer là dessus...


ps : Alala j'ai failli oublier de vous parler du formidable nain shaolin volant peint en vert qui s'autopropulse en tournoyant sur lui-même !

drélium
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le 23 mars 2012

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