Va, vois, deviens.
Le voilà enfin vu, ce hit de SC, deuxième du top 111 dont je ne connaissais même pas l’existence avant de vous rejoindre… La guerre, l’histoire, la violence et le cinéma ont toujours cheminé...
le 18 févr. 2014
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Il y a peut-être un micro poil trop de gros plans de visages pétrifiés qui mettent en évidence un fond légèrement binaire comparé à d'autres œuvres plus ambigües et analytiques. Il n'est pas question ici de réfléchir sur la guerre mais de la ressentir à travers les 5 sens de Fiora. Et de ce côté là, le crescendo est cru, inexorable et magistral à moins d'être hermétique à cette approche. Du début, où l'ennemi invisible occupe déjà lourdement l'espace et les consciences à la fin où celui-ci est mis à nu, l'enfer sur terre est là, palpable, audible, nauséeux, brumeux et boueux. On baigne dedans. La manière russe a ce quelque chose de minéral, ancré dans le réel, sans édulcorant ni excès de Pathos, qui vous imprègne entièrement. Le collectif prend le dessus sur les identités d'un "Voyage au bout de l'enfer". Ici, c'est le groupe, l'ensemble homogène qui chavire dans les abîmes à travers l'œil d'un enfant. Les Hommes tentent d'abord de ménager son innocence avant que le réel effroyable ne surgisse irrémédiablement. Notre regard, c'est la caméra immersive au possible. La marche en temps réel s'enfonce du rêve vers la réalité de Fiora alors que nous avançons d'une simple réalité vers l'irréelle folie guerrière, par l'image mais aussi l'incroyable cacophonie grandissante de sons déployée.
Constamment beau et poisseux comme un Tarkovski, mais un Tarkovski on ne peut plus terre à terre, l'ensemble est aussi brutal qu'indémontable. La mise en scène flottante et proche de la nature invite souvent à s'échapper, jusque dans le plan final, mais la réalité s'impose : combattre. Nul ne peut l'éviter comme le montre entre autres l'image des avions de reconnaissance qui verrouillent le ciel. Pourtant, l'unique mort filmée est celle, terrible, d'une vache. Elem Klimov prend soin de ne jamais montrer le jeu de la mort et le combat tant voulu par Fiora. Il préfèrerait plutôt que la guerre ne soit pas là. Le film parvient en ce sens à ne pas être glauque. Le message est simple voire simpliste mais essentiel et évite brillamment la caricature morbide du conflit par sa parfaite mise en scène, embrassant tout de sa réalité la plus grave et accablante sans oublier de montrer la beauté de la vie. Exceptionnel.
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Créée
le 27 avr. 2011
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18 commentaires
Le voilà enfin vu, ce hit de SC, deuxième du top 111 dont je ne connaissais même pas l’existence avant de vous rejoindre… La guerre, l’histoire, la violence et le cinéma ont toujours cheminé...
le 18 févr. 2014
159 j'aime
15
Le voilà enfin ce film adulé par toute la cohorte de mes éclaireurs, du pisse-froid neurasthénique amateur de longues fresques chiantissimes au pape du bis bridé bricolé en passant par le félin féru...
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le 2 août 2013
152 j'aime
83
La traduction anglaise du titre russe est "come and see", ce qui est, vous en conviendrez, beaucoup plus sobre et percutant que la version française, plus convenue. Et ce coté plus "brut" est bien...
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le 20 avr. 2011
122 j'aime
14
Une masse du public en extase, une presse dithyrambique, une moyenne SC indolente, un paquet d'éclaireurs divers et variés quasi unanimes en 8 et 9. Même le projectionniste avant la séance me sort un...
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le 12 oct. 2011
204 j'aime
86
Misérable. Pire film de zombies. Je m'attendais à rien et j'ai eu rien. J'ai même eu plus que rien, ou plutôt moins que rien. Il n'y a rien. Les seules scènes valables sont les trois moments...
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le 5 juil. 2013
180 j'aime
66
Il y a peut-être un micro poil trop de gros plans de visages pétrifiés qui mettent en évidence un fond légèrement binaire comparé à d'autres œuvres plus ambigües et analytiques. Il n'est pas question...
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le 27 avr. 2011
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