Escape From the 21st Century : Ode au chaos inventif

Découvrir Escape From the 21st Century, c’est un peu comme se laisser happer par un manège sans ceinture de sécurité : ça part dans tous les sens, ça tangue, ça secoue, ça étourdit – mais impossible de décrocher. Véritable OVNI cinématographique, le film se place quelque part entre l’explosion multiverselle de Everything Everywhere All at Once et l’imaginaire poétique de Michel Gondry version L’Écume des jours. Un mélange improbable, et pourtant, ça tient debout.

Le film ne cherche jamais à se contenir. Surréaliste, loufoque, burlesque, délirant : chaque séquence semble être un défi lancé au spectateur, comme si le réalisateur avait juré de repousser les limites de la narration et de la logique visuelle. Décors mouvants, baston over the top, ruptures de ton permanentes, dialogues absurdes et inventions visuelles foisonnantes… C’est un véritable trip sous acide où l’on passe de l’émerveillement à l’inconfort, du rire franc à la perplexité.

Ce qui impressionne, au-delà de l’énergie brute, c’est le caractère affirmé de l’œuvre. Le métrage n’essaie jamais d’être monotone, calme, aimable ou consensuel : il impose son univers, extravagant, chaotique, totalement singulier. Cette radicalité donne au film un souffle rare dans un paysage cinématographique souvent trop calibré.

Bien sûr, cette liberté totale a son revers : le film peut paraître long, parfois épuisant, et il n’évite pas quelques tunnels, de grosses ficelles et conclut un peut un peu à la one again bistoufly où l’excès finit par tourner en rond. Mais ces failles font presque partie de son charme : c’est un cinéma qui déborde de partout, qui refuse d’être contenu, quitte à perdre quelques spectateurs en route.

En fin de compte, Escape From the 21st Century est une belle découverte : un film qui ose, qui invente, qui surprend sans cesse. Une œuvre qui ne ressemble à rien d’autre et qui assume pleinement son identité de « véritable objet filmique non identifié ». On en ressort étourdi, amusé, parfois lassé, mais surtout reconnaissant d’avoir croisé une telle fantaisie dans les salles obscures notamment avec son final "I Need a Hero" ébouriffant.

A découvrir!