Et au milieu coule une rivière : L'Oscar de la photo ne sauve pas l'ennui!

Ce film de Robert Redford, encensé pour sa photographie, ne parvient malheureusement pas à transformer ses atouts visuels en une œuvre véritablement captivante et profonde. Bien que le long-métrage soit visuellement splendide, il est desservi par son rythme et son manque d'enjeux véritablement marquants.

​Les points forts

​La Photographie Éblouissante :

• La victoire de l'Oscar de la Meilleure Photographie est amplement méritée. Les paysages du Montana sont magnifiés, offrant des images de rivières et de nature sauvage d'une beauté à couper le souffle. C'est un film qui mérite d'être vu pour ses décors et sa lumière.

​Brad Pitt :

• Dans son rôle de Paul Maclean, Brad Pitt apporte une présence magnétique et une énergie brute. Il incarne avec conviction le personnage complexe et autodestructeur, contrastant avec la retenue de son frère Norman.

• ​La Pêche à la Mouche comme Métaphore : L'intégration de la pêche à la mouche en tant que discipline quasi religieuse et métaphore du lien fraternel est une idée forte.

​Les points faibles (Le Manque de Courant)

​Un Rythme Soporifique :

• Le film est d'une lenteur excessive qui dessert l'histoire. La narration contemplative, censée imiter le flux de la rivière, finit par ressembler à un long fleuve tranquille où il ne se passe pas grand-chose d'essentiel. L'absence d'un vrai climax dramatique rend les 2h03 laborieuses.

​Le Scénario Dilué :

• L'adaptation de la nouvelle autobiographique de Norman Maclean peine à trouver un véritable angle dramatique. La tension entre les deux frères, l'un impulsif (Paul) et l'autre mesuré (Norman), est posée mais jamais pleinement exploitée. On assiste davantage à une succession d'anecdotes qu'à un drame familial puissant.

​Émotion Retenue et Distante :

• Malgré la thématique forte de l'amour fraternel et de la perte, l'émotion reste froide et académique. L'écriture et la mise en scène maintiennent une distance qui empêche le spectateur de s'investir réellement dans le destin des Maclean, transformant leur histoire en une simple leçon de vie récitée.

​Conclusion : Beau Livre d'Images

​Et au milieu coule une rivière est un film magnifique à regarder, mais difficile à aimer. Il privilégie la contemplation et l'esthétique au détriment de l'impact émotionnel et de la vigueur narrative. C'est une œuvre qui célèbre la nature et la transmission, mais qui rate l'occasion de devenir un drame intime mémorable. Une beauté glaciale qui laisse sur sa faim.

​Note : 5/10 (Passable, uniquement pour la beauté formelle.)