3 628 800 secondes. C’est le temps que durera la liaison entre Alex et David. Seulement, cela nous semble être une éternité.
Pourquoi? Parce que l’amour. François Ozon a su capturer l’essence d’un songe, à la fois glacial et chimérique. Filmé à la pellicule, l’histoire se déploie sur les côtes normandes durant l’été 85, l’époque des belles bécanes et de la musique électrisante.
C’est lors d’une sortie en mer, qu’Alexis, 16 ans, rencontre David de deux ans son aîné, à bord du Calypso, venant au secours du jeune naufragé aux airs d’enfant lunaire.
En découle une amitié qui croît à vitesse grand V comme l’aime David, mais qui a tout l’air d’un rêve, à quelques détails près.
En effet on découvre la fascination pour la mort qui occupe l’esprit d’Alex, dont les qualités d’écritures sont vertigineusement soutenues par son professeur de littérature. Mais c’est la promesse que se font les deux amis qui ne nous laisse pas de marbre : le premier des deux qui mourra, devra danser sur la tombe du défunt. Une ode à la romance devenue obssessionnelle et illusoire pour le jeune blondinet qui rapidement nourrit cette hantise par une jalousie funeste. Adapté du roman Dance on my Grave du britannique Aidan Chambers, ce film coup de poing nous procure une gamme d’émotions et d’écritures poétiques tout à fait singulières.