Eunuch
Eunuch

Film de Shin Sang-Ok (1968)

Une bonne surprise à quelques défauts de rythme près dans le tiers central.
Vu les thèmes du film, le réalisateur ne prend pas trop de pincettes pour traiter son sujet et aborde de front la sexualité, le désir et le pouvoir. C'est assez osé et parfois étonnement sensuel (la scène lesbienne au début du film) sans tomber dans du racoleur et du mauvais gout. Shin Sang-ok ne perd jamais de vue l'aspect humain et la psychologie de ses personnages pour une histoire assez cruelle dans l'ensemble. Il dresse un univers où la frustration domine en maitre. Cela donne quelques excellentes scènes comme ce moment où l'amant, castré à son tour, doit écouter sa fiancée passer une nuit avec le souverain.
Cette violence des sentiments déboulent sur une violence tout court dans un combat final très sanglant qui doit autant au chambara qu'au sadisme de Chang Cheh. La aussi, c'est assez cru et intense surtout pour son année de réalisation je trouve.


Une histoire solide (avec tout de même des conventions et des clichés - cf le dénouement) mais des personnages crédibles, une réalisation soignée, un esthétisme sophistiqué et une intrigue prenante. Vraiment sympa quoi !


Pas vu le remake de 1986 signé Lee Doo-yong mais on m'a dit que si visuellement et narrativement, il y avait un gain non négligeable... niveau émotion et intensité dramatique c'est beaucoup plus décevant et finalement moins osé et plus fade. Le déroulement du scénario avait l'air très proche.

anthonyplu
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Shin Sang-ok : l'équation coréenne

Créée

le 30 déc. 2017

Critique lue 214 fois

1 j'aime

anthonyplu

Écrit par

Critique lue 214 fois

1

Du même critique

A Taxi Driver
anthonyplu
7

Maybe you can drive my car

L'ancien assistant de Kim ki-duk revient derrière la caméra après 6 ans d'absence. Il porte à l'écran une histoire vraie, elle-même plongée au cœur d'une page sombre de l'histoire sud-coréenne soit...

le 22 oct. 2017

16 j'aime

1

Absences répétées
anthonyplu
9

Absences remarquées

N'ayons pas peur des mots : voilà un chef d'oeuvre déchirant. C'est une sorte de cousin Au Feu follet de Louis Malle avec cette solitude existentielle et son personnage dans une fuite en avant vers...

le 8 oct. 2014

11 j'aime

2

Daisy Miller
anthonyplu
8

Miller's time

Devenu extrêmement rare, cette adaptation de Henry James est pourtant une merveille d'intelligence et d'écriture grâce à la structure du récit et à l"évolution de sa mise en scène au travers de ses...

le 17 avr. 2017

10 j'aime