Human beings simply aren't built to function at the cruising altitudes of a seven-forty-seven.

Un film d’une incroyable puissance. Globalement, l’histoire nous ramène de façon palpitante sur le toit du monde pour nous refaire revivre cette dramatique et tragique expédition. J’en avais un peu entendu parler à l’époque, et ça a sûrement été romancé pour le format film ; mais on retrouve là tous les ingrédients du drame catastrophe. Le tout en restant à une échelle terriblement humaine, sans avoir besoin de raser une ville, pour y parvenir. Une histoire poignante donc, qui sait parfaitement gérer la tension et les émotions du spectateur.

Son seul bémol est peut-être les longueurs ici et là (pas bien longues, mais à 2-3 reprises, on a un petit coup de mou de 3-4 minutes), et ses personnages. Non pas qu’ils soient mal écrits (au contraire), mais il y en a beaucoup trop au final. Si bien qu’au bout d’un moment, on se perd un peu pour savoir qui est avec qui (surtout quand ils sont emmitouflés dans leur parka), que certains s’absentent pendant une bonne partie du film avant de revenir comme une fleur, ou alors finissent par disparaître complètement et on ne sait plus ce qu’ils deviennent. Peut-être un brin trop confus à ce niveau ; mais ça n’empêche pas de pouvoir s’y attacher et donc rendre le drame d’autant plus tragique.

Le casting est plutôt correct, voire même bon, sur l’ensemble. Comme je viens le dire, c’est un véritable film choral avec beaucoup de têtes connues. Au final, chacun fait ce qu’il sait faire de mieux dans des rôles assez proches de leur jeu habituel (je pense notamment à Jason Clarke, Jake Gyllenhaal et Josh Broslin). Sans parler d’une bonne surprise, on peut noter qu’il s’agit du deuxième film (après Imitation Game) où Keira Knightley ne me donne pas envie de baffer quelqu’un.

C’est techniquement que le film est un véritable bijou, et tire toute sa puissance (ou réussit à transcender son histoire de façon magistrale). La musique de Dario Marianelli rentre elle-aussi dans le « moule » du film biopic catastrophe dramatique, mais elle dégage une telle magnificence qu’elle porte des images tout simplement sublimes à un stade qui nous touche viscéralement. Les images… Probablement un des plus beaux films de cette année.

La mise en scène décuple la majestuosité des décors (d’autant plus que certains passages ont été faits en décors réels, sur les flancs de l’Everest), rendant le tout stupéfiant et nous faisant vivre un des spectacles les plus grandioses. On est littéralement envoyé sur les versants, les falaises, les sommets, les vallées… On est projeté dans le film. Mon seul regret est de ne pas avoir pu profiter de l’expérience IMAX, car même sur un petit écran de ciné on se rend compte qu’elle doit être magnifique.

Globalement, un bon film, mais ce qui le rend si puissant et beau, ce sont bien ses images et sa musique qui transcendent complètement son histoire déjà bien dramatique. L'histoire et le casting sont solides, mais on ne va pas se mentir, c'est un film qu'on va voir pour les yeux avant tout.