Si ce film est l’un des plus récompensés de l’histoire du cinéma, qu’on ne s’y trompe pas, c’est parce qu’il remplissait parfaitement le cahier des charges « progressiste » du Hollywood de 2023 : casting idéal selon les critères de races, de genre et d’orientation sexuelle (personnages principaux issus d’une famille racisée, dont le mari est soumis et la fille une lesbienne en surpoids… unique personnage blanc du film érigé en repoussoir absolu… arc narratif conforme à la nouvelle morale avec la normalisation progressive de l’homosexualité de la fille auprès de sa mère…etc.)
Les critiques en vue n’ont qu’une peur : ne pas être à la page. Dans cette déferlante woke (en déclin aujourd’hui mais à son paroxysme en 2023), ils ont vu le monde nouveau qui arrivait, et ils l’ont adoubé.
Mais hormis ce que j’ai décris plus haut quelle nouveauté dans ce film au fait ?
Un nouveau référentiel culturel essentiellement, se logeant dans de petits détails : références scatologiques, pornographiques etc. Une vulgarité assumée dont le message sous jacent est le refus de l’idéal esthétique traditionnel.
Le film n’a rien d’un manifeste, il est la version grand public d’une idéologie. Il ne cherche pas à convaincre mais à vendre. Il est simplement opportuniste. Il n’a ni haine, ni conviction. Ni talent non plus.
Paradoxe : la volonté systématique de disruption produit sur la longueur une sensation de linéarité des plus monotones.