Est-ce un hasard si c'est le deuxième film se passant dans le milieu des urgentistes que je vois cette semaine ? Je n'en sais rien. En tout cas, si Carancho m'avait plu, mon avis général pour celui-ci s'avère bien plus mitigé.
Marcus (Kristopher Shepard) travaille aux urgences, et un soir, ressentira une grande empathie pour une jeune femme, poignardée plusieurs fois, et à laquelle il essaiera de sauver la vie, sans succès. Au même moment, une patiente dans le coma, Caroline Kuntz (JJ Neward), se réveille, tue deux personnes, et quitte l'hôpital. Trompé par sa femme suicidaire et mis sur la touche suite à la mort d'une autre qu'il avait voulu secourir, une prostituée, il commencera à couler vers le fond. Carruthers (Ving Rhames), un détective privé chargé d'enquêter sur la mort de cette prostituée, et dont le fils vient d'être assassiné, vraisemblablement par Caroline, découvrira que son chemin va irrémédiablement croiser celui de Marcus.

La première chose qui me vient à l'esprit, c'est « quel désastre ! » (ou « what the fuck ?! »). Peu sont les films destinés au direct-to-dvd à bénéficier d'aussi gros moyens, et il est vraiment décevant de voir une technique irréprochable, que ça soit musique (signée John Frizzell, compositeur de la BO d'Alien 4), son, photo, éclairage ou montage (et j'en passe) mis au service d'un film qui s'avère particulièrement mollasson. Constamment on est subjugué par une image parfaite et des acteurs crédibles (à part Shepard qui lui joue comme un pied) autant qu'on est déçu par le manque d'action de l'oeuvre. Pourtant tout du long la tension frôle le bout des doigts, mais pour une raison inconnue le réalisateur ne peut s'empêcher de nous frustrer en faisant retomber la pression. Histoire de nous saouler encore plus il se lance en continuité dans des dialogues paraissant sans fin, et même si certaines répliques sonnent juste, on ne comprend pas ce besoin qu'il a de développer inutilement les choses dans tous les sens, comme s'il nous prenait pour des abrutis et se sentait le besoin de tout nous répéter de peur qu'on ait rien compris (faut dire qu'avec une histoire — de 2 heures — aussi bordélique on peut comprendre qu'il craigne que l'on soit paumés). D'ailleurs l'effet est inverse, car à trop gaver son auditoire, celui-ci décroche, et du coup ne comprend plus trop ce qu'il raconte.

Reste heureusement quelques scènes gores bien foutues (trois, pour être précis), et il faut bien avouer que le compositing pour faire la démone est superbe (réalisé par Digiscope, connus pour les VFX de Van Helsing ou Le retour de la Momie), mais encore une fois c'est de la technique réussie au détriment du reste.
Cela dit, si j'avais su que le film était réalisé par Richard Dutcher, connu sous le sobriquet de « father of Mormon Cinema », j'aurais peut-être zappé, mais bon le film traite le Lilith, qui vient plutôt du judaïsme, en revanche c'est probablement ce côté mormon qui l'a poussé à ne pas vouloir effrayer son auditoire — bad move buddy ! On s'amusera cependant de le voir jouer le rôle d'un maniaque de l'ésotérisme complètement parano, qui est la pause rigolade du film. Et quand je vous disais que la technique était superbe, ça n'était pas sans raisons, et pour cause, le directeur de la photo est Bill Butler, nominé aux Oscars, et directeur photo de la saga Rocky, des Dents de la mer, ou encore Grease.

Bref, Evil Angel s'avère être un film à voir une fois, genre quand on se fait chier un dimanche après midi et que l'on a envie de s'occuper deux heures sans trop se prendre la tête. Ving Rhames rajoute un tant soit peu d'intérêt au film par sa présence, même si celle-ci s'avère plutôt secondaire (mais écrite en gros sur la jaquette pour le biz-biz).
Pour conclure, si vous espériez un bon film avec une démone qui dégomme tout le monde ainsi que du gore en abondance, passez votre chemin, ici on a affaire à un film au titre ridicule dont le réalisateur semble se prendre trop au sérieux avec sa machine stylée Pimp My Ride, mais sans moteur.
Mention spéciale pour la scène de l'hôtel, une bonne boucherie, mais paraissant être une pièce d'or perdue au fond de l'océan.
SlashersHouse
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le 20 févr. 2011

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