The Expendables : le film où même les muscles ont des muscles

Prenez tous les héros des années 80-90, ajoutez de l’huile de biceps, des explosions plus grosses qu’un crédit immobilier et un scénario qui tient sur un post-it : vous obtenez The Expendables. Ce n'est pas un film, c’est une réunion parents-profs entre Stallone, Statham, Schwarzenegger, Jet Li et Dolph Lundgren où personne ne parle, mais tout le monde explose quelque chose par respect.


Sylvester Stallone, alias Barney Ross, porte plus de veines apparentes que de dialogues. Il dirige une équipe de mercenaires tellement virils qu'ils font pousser des poils de torse aux spectateurs. Leur mission ? Sauver une île d’un dictateur méchant, très méchant, tellement méchant qu’il n’a même pas de scène où il caresse un chat. Oui, on est dans un film où la psychologie, c’est juste savoir si ton lance-grenades a encore des munitions.


Le casting, c’est Avengers mais version supplément protéiné XXL. Jason Statham incarne Lee Christmas, expert en couteaux et en mecs qui regrettent d’avoir respiré à côté de lui. Jet Li fait 1m60 mais distribue plus de mandales que le fisc des redressements. Dolph Lundgren ? Il ressemble à un Viking qui a perdu foi en l’humanité mais pas dans les stéroïdes. Et au milieu de tout ça, il y a Mickey Rourke, qui vient livrer un monologue profond entre deux tatouages et trois litres de whisky.


Le film ne raconte pas une histoire : il enchaîne les explosions comme si Michael Bay avait été mordu par Stallone pendant la pleine lune. T’as des fusillades, des lances-flammes, des hélicos qui explosent sans raison et des punchlines tellement sèches qu’elles pourraient déshydrater une pastèque.


Mention spéciale à la scène culte dans l’église. Stallone, Schwarzenegger et Bruce Willis réunis dans la même pièce. Trois monuments, trois sourcils froncés, trois ego qui tiennent à peine dans le bâtiment. On dirait un speed-dating de la virilité. Bruce Willis dit « Who’s him ? » à propos de Schwarzy, et Arnold répond : « I'm on vacation. » Traduction : « Je suis juste venu rappeler que je suis gouverneur et que je peux toujours bench-presser ta carrière. »


The Expendables, c’est aussi un retour aux années 80 où les héros ne pleuraient pas, ils chargeaient des fusils à pompe. Où l’anatomie humaine n’avait que deux états : vivant ou explosé. Où sauver le monde nécessitait trois choses : un cigare, un couteau plus long qu’un TGV et une réplique badass du style « on règle ça dehors… et avec du napalm ».


Est-ce que c’est réaliste ? Absolument pas. Est-ce que c’est intelligent ? Non plus. Est-ce que c’est génial ? Oui, bordel. Parce que The Expendables, c’est un hommage en granit pur aux héros de notre enfance : ceux qui ne parlent pas beaucoup, mais qui savent très bien où poser du C4.


Tu ne ressors pas plus sage de ce film, mais tu ressors avec l’envie de pousser un cri de guerre, de faire des tractions sur un hélicoptère et de dire à ton grille-pain : « Si tu grilles encore mes tartines, je t’envoie Jet Li. »

Kelemvor

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