(Micro Critique Flash)


Personnellement, connaissant un peu l'affaire, je ressors de cette production Netflix en étant un peu resté sur ma faim... Déjà, parce que le film ne s'intéresse pas à l'intégralité de l'épopée sanglante de Ted Bundy,


(Même l'enquête est au final quasiment mise de côté, on arrive en pointant des faits sans que l'on suive le moindre cheminement)


mais en plus je trouve étonnant le parti-pris de mettre uniquement en images le côté charmeur & brillant du bonhomme, mais jamais sa part d'ombre. Pas un seul de ses crimes ne sera montré, que ce soit en temps réel ou en flashback.


En réalité si, il y en a un que l'on peut suivre brièvement à la fin, parce qu'il fallait bien finir sur des aveux au moins partiels du tueur. Personnellement, j'aurais préféré que tout le film se fasse de cette manière, sous forme de confessions à 24h de l'exécution. Ou que sous forme de twist-révélations, on nous remontre tout le déroulé du film, mais entrecoupé des meurtres de façon chronologique.


Essayait-on jusqu'à la toute fin de laisser le bénéfice du doute à Ted Bundy, de nous mettre en quelque sorte aux côtés de la fiancée du Serial Killer en nous laissant croire en son innocence et que l'erreur judiciaire était envisageable?
Un peu maladroit, je trouve, comme angle d'attaque, sachant que c'est l'un des (le?) tueurs en série les plus célèbres de l'histoire criminelle US et que sa culpabilité ne fait pas l'ombre d'un doute, mais en plus parce que le film ne suit pas uniquement le point de vue de la petite amie: le procédé ne fonctionne pas. En ce qui me concerne en tout cas. Ça équivaudrait (point Godwin en approche) à faire un film sur Adolf Hitler en train de couler des jours heureux avec Eva Braun et son berger allemand dans des champs de coquelicots de 1942 à 1944 pendant 1h45, et de conclure en découvrant les camps de la mort et les horreurs de la guerre dans les 5 dernières minutes... Sans même montrer quoi que ce soit.


Bref, pas nul, mais bien fade quand même. Ça aurait pu être bien, mais ça n'a pas eu les burnes d'assumer pleinement son sujet. Rajoutez quinze minutes de flashbacks sordides lors des témoignages du procès ou de la prise de conscience de la gonzesse à la fin du film pour satisfaire la curiosité morbide du spectateur, et le film gagnait facilement une étoile...


(Hein? Quoi? Le réalisateur a aussi réalisé le documentaire Ted Bundy: autoportrait d'un tueur? D'accord, ça explique peut-être pourquoi ça manquait tant d'illustrations, il ne voulait probablement pas faire de l'ombre à son autre projet disponible lui aussi sur Netflix, que les deux soient complémentaires plutôt qu'en compétition... Pas fou, le mec!).


Edit: Après avoir visionné Ted Bundy : Autoportrait d'un tueur , je confirme ce que j'avais supputé plus haut: pour les détails, il faut se tourner vers le documentaire, qui est très bien fait et très complet... À tel point que cela rend ce film encore plus anecdotique, en fait... POURQUOI ne pas avoir tout simplement fusionné les deux projets, sortis à 3 ou 4 mois d'intervalle, si ce n'est pour vendre deux programmes au lieu d'un seul? Il aurait été très cool d'adapter le format du documentaire en film, de commencer sur Zac Effron qui parle nonchalamment au journaliste et joue avec le magnétophone: "Ça enregistre là? Un-Deux? Un-Deux? Oui? Bon, par où commencer? Ok, je m'appelle Ted Bundy, et voici ma version des faits..." Générique, et on démarre le biopic avec les voix off de Ted et du journaliste qui dirigent le récit... Un format à la Scorsese (Le loup de WallStreet, Casino, Les affranchis...), quoi... On aurait pu aussi y ajouter des incohérences et des contradictions relevées par le journaliste, à la "Moi, Tonya"...


Mais dans les conditions actuelles, si vous lui retirez son cast plutôt prestigieux (faut reconnaître que sur certains plans, la ressemblance de Zac Effron avec le tueur est frappante) , ça ressemblerait presque à un TV film lambda de l'après-midi sur M6...


(Hein, Quoi? Le réalisateur n'est autre que celui à qui l'on doit Blair Witch 2, Le livre des ombres? Ah, d'accord...)

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le 12 août 2019

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AldoFdnc

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