On peut apprécier la parodie, du moment qu’elle respecte la souche. On peut apprécier un humour gras et vulgaire, sans pour autant gâcher notre visionnage. Mais on ne peut pas toujours accepter l’idée de relancer maintes et maintes fois une formule qui a épuisé tout son potentiel dès la première réalisation. Keenen Ivory Wayans avait frappé un bon coup sur le jeune public avec « Scary Movie ». Prenant à revers les codes du slasher, il est parvenu à détourner le drame à l’humour décomplexé. Il y a une forme de satisfaction qui le ronge encore aujourd’hui. Et le fait d’avoir chuté avec un second volet, rushé comme jamais, lui a permis d’espérer… une fois de trop.
C’est sans surprise que le réalisateur met en avant ses frères Marlon et Shawn Wayans. Ces derniers incarnent respectivement les frères Marcus et Kevin Copeland, deux jeunes agents du FBI en quête de l’opération parfaite. Leur mission est de leur donner une crédibilité, ce qui est étonnant sachant que le réalisateur se place dans la même position. Chacun tente de se racheter une conduite et les personnages sont amenés à prendre une initiative qui rime avec l’art du déguisement. Bien évidemment, nous n’irons pas jusqu’au bluff complet. Il fallait que le burlesque rattrape les compétences des Wayans. On les attend donc dans la surenchère et dans le ridicule, ce qui est confirmé, mais qui n’est pas toujours pertinent.
C’est derrière un masque que l’on tente de redessiner un nouveau départ. Et bien, on l’attend encore, car le concept de l’intrigue n’envisage que le minimum. On en oublie les bonnes intentions lorsque la facilité vient guetter un scénario trop bourrin. Toutefois, l’humour peut bien être amené si l’on modère un peu sa chute. Or, comme on ne nous laisse pas le temps de digérer des dialogues finis à la va-vite, on ne peut prendre au sérieux cette mascarade. Décoloré de bout en bout, c’est à peine si les instants clichés viennent remettre de l’ordre dans ces quiproquos monumentaux.
« F.B.I. Fausses Blondes Infiltrées » (White Chicks) résume à lui seul, tout l’acharnement mental d’une recette qui n’a plus autant de consistance qu’autrefois. Quand « Certains l'aiment chaud » possédait un certain tempo comique, ici on boudera la plupart du temps. Le sentiment de déjà vu plafonne notre plaisir au plus bas, sans que l’on puisse nous-même défendre quoi que ce soit. Le masculin domine toujours, malgré la silhouette. Et l’état d’esprit suit, sans prise de recul, sans éviter les pièges dont les Wayans étaient conscients. Peut-être s’agit-il d’une simple rébellion et d’un délire familial. On ne peut qu’espérer cela face à de l’audace qui dérape à la sauce buddy-movie, recyclée en long et en large.