Repères perdus

Marcela, mère de trois adolescents, doit faire le deuil de sa sœur disparue. Elle reste présente pour sa famille mais dérive en dehors dans une autre réalité. Familia sumergida marque le passage à la réalisation d'une actrice argentine, Maria Alché, dans une veine pas très éloignée de Lucrecia Martel. Un cinéma d'auteure, qui vise plutôt le public des festivals, et qui a fait bonne impression à Locarno. Le film est assez flou, centré sur cette mère de famille, perdue dans ses repères, sans que l'on sache pourtant si elle était vraiment proche de cette sœur défunte. En mélangeant réalisme du quotidien et onirisme à visées poétiques, le film prend le risque de la désorganisation narrative et il est vrai que l'on ne s'attache pas autant qu'on le voudrait à son personnage principal, pourtant bien interprété, tant ses contours sont peu précis. La mise en scène, d'une grande mollesse, ne donne pas d'éclat à ses embardées fantastiques, et encore moins aux petits événements de la vie de tous les jours. Désincarné, le film ne semble aller nulle part, en définitve.