Son premier film, Farming, qui raconte son enfance et son adolescence pas comme les autres, c'est un euphémisme, Adewale Akinnuoye-Agbaje l'a longtemps porté en lui avant de réussir à l'écrire sous forme de scénario et de le réaliser lui-même (il y aura plus tard un livre et un documentaire). C'est l'histoire d'un bébé nigérian que ses parents ont confié à une famille d'accueil anglaise et qui, au temps du lycée, intégrera une bande de skinheads aussi infréquentables que possible avec leur haine raciste. Le film est d'une grande puissance et on y sent l'envie de témoigner mais aussi et surtout de se livrer à une catharsis pour évacuer les souvenirs d'une époque de violence et de détestation de soi. S'il est logique que le film parle en premier lieu de la période skinhead, il reste néanmoins déséquilibré par rapport à la période qui a suivi et qui a fait l'homme que Akinnuoye-Agbaje est aujourd'hui. Farming abonde en bagarres plus ou moins sanglantes et décrit avec minutie le quotidien des skinheads mais le fait est que leur vie et leurs pensées ne sont pas très intéressantes. Au demeurant, c'est plutôt ce système de Farming, assez peu connu, qui aurait pu prendre davantage de place mais tel n'était pas le but du scénariste/réalisateur. Notons quand même qu'au côté du personnage principal de l'histoire, incarné par deux acteurs remarquables, Kate Beckinsale, en mère adoptive, révèle une nature qu'on ne lui connaissait pas nécessairement dans ses films précédents.

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le 21 mars 2019

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