Tout comme le McDo ou le Burger King, un film Fast & Furious donne envie.
On sait ce qu'on va y trouver, on sait que ce sera pas excellent mais on a quand même envie d'y goûter, histoire de se faire un petit kiff.


N'ayant pas vu tous les épisodes, j'avoue que retrouver Vin Diesel et sa "famille" ne m'emballaient pas plus que ça mais la bande-annonce et le teasing avec Jason Statham à la fin de l'épisode précédent m'ont convaincu.


Il faut bien admettre l'évidence, l'intérêt de la saga F&F ne réside ni dans les scenarios, complètement débiles, remplis de situations absurdes, sans la moindre trace de réalisme, et uniquement faits pour caler les scènes de courses ou de bagarre règlementaires, ni dans les qualités de ses interprètes.
On peut même dire que le gros défaut du film a un nom : Vin Diesel.
Omniprésent et de plus en plus mauvais acteur en vieillissant, ce gros balourd au charisme bovin et à la voix grave surpassant celle du Guignol de Stallone est malheureusement également producteur du film.
A l'instar de son ainé des Expandables, il aime s'entourer de stars pour se donner le beau rôle et s'attribuer un maximum de dialogues qu'il récite avec un sérieux complètement ridicule.
Pour le coup, Furious 7 a réuni un casting plutôt impressionnant puisqu'on y retrouve les habitués Paul "RIP" Walker, Michelle "La fille qui en a" Rodriguez, Tyrese "Le comique pas marrant" Gibson, Ludacris "je rappe mieux que je joue" Bridges et Dwayne "The Motherfuckin'Rock" Johnson, mais aussi Kurt "vieux de la vieille" Russell, Djimon "méchant renoi" Hounsou, Tony "méchant thaï"Jaa, Ronda "la méchante qui en a aussi" Rousey et surtout Jason "tatane" Statham.
Et c'est bien ce qui fait la différence.


Statham, grand habitué des rôles de héros bourrin, campe ici le méchant bourrin assoiffé de vengeance mais toujours classe. Chacune de ses apparitions donne au film tout son intérêt. La scène introductive est d'ailleurs un sommet de violence gratuite, de délire visuel jouissif, qui laisse présager d'un film qui pousse l'action à un niveau tellement débile que ça ne peut être que drôle. Les apparitions de The Rock vont également dans ce sens. Ce mec a réellement un potentiel comique incroyable (cf "Very bad cops", "Max la menace" ou encore "No pain no gain") et il l'exploite ici de manière dosée mais ultra-efficace.
Malheureusement, après une scène de combat impressionnante entre Statham et lui, il reste à l'hosto pendant le reste du film.


Et on se tape donc Vin Diesel pendant 2 heures, qui, lui, est nettement moins drôle, ou alors vraiment malgré lui.


Diesel est tellement mis en avant que ça en devient gênant pour les autres membres de son équipe, et particulièrement pour Paul Walker, qui était, à la base, le personnage principal du 1er film et qui se retrouve, depuis quelques épisodes, à servir de faire-valoir, d'utilité esthétique, voire de figurant.
Mis à part ses combats contre Tony Jaa (inutiles et pas crédibles pour un sou mais plutôt bien foutus), aucune scène ne met en valeur l'acteur disparu en cours de tournage.
Certaines de ses répliques mettent même particulièrement mal à l'aise (quand il parle de la mort par exemple).


Mais le summum du mauvais goût est atteint à la fin, lors de l'ultime séquence "hommage" dans laquelle l'un des frères de Walker joue son rôle et où Vin Diesel tire encore une fois la couverture à lui en essayant de la jouer poète et philosophe. A la limite, si le personnage avait été plus marquant dans ce film (et dans le précédent), l'émotion aurait peut-être été au rendez-vous, mais, là, on se demande à quoi servait sa présence dans l'histoire tant il aurait mieux fait de rester avec sa femme et son enfant plutôt que de participer à l'action où n'importe qui aurait pu faire ce qu'il y faisait.


Bon, je suis sans doute un peu dur mais j'ai vraiment l'impression que Paul Walker est absent, même dans les scènes tournées de son vivant. Ce qui rend le film très bizarre.
Cela dit, ce 7ème volet assure quand même sa mission.


James Wan, même si on était en droit d'attendre plus de stylisation et d'ambition de sa part, montre qu'il sait faire autre chose que de l'horreur et se met totalement au service de la franchise, réalisant sans doute l'épisode le plus rythmé (malgré quelques longueurs sur la fin) et le plus efficace, avec également les deux scènes d'action les plus impressionnantes de la saga : le parachutage de voitures en Azerbaïdjan et le bond entre les buildings d'Abu Dabi.
Rien que pour ça, et pour le plaisir de voir Statham et The Rock face à face, ce film vaut le coup d'être vu. Si tant est qu'on accepte une certaine détente cérébrale et qu'on supporte les dialogues téléphonés, les situations tirées par les cheveux et les crissements de pneus.
Le genre de film qui s'avale sans effort, qui s'oublie vite et qui ne laisse pas un goût impérissable mais qui a le mérite d'être bourratif.
Mais je ne peux m'empêcher de rêver d'une suite (puisque la fin laisse penser qu'il y en aura une) dans laquelle le personnage de Vin Diesel disparaitrait au profit de celui de Dwayne Johnson qui règlerait son compte à Jason Statham et, tant qu'à faire, à Stallone aussi par la même occasion.
Vrrrrrooooum Allez, on passe au Drive.

Créée

le 3 avr. 2015

Critique lue 502 fois

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Meuk Meuk

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