Pas fan de la saga Fast and Furious à la base, je m'étais surpris à attendre ce septième opus après l'étonnante réussite du cinquième épisode et celle, plus relative, du sixième. D'autant que le nouveau cinéaste à la barre, James Wan, avait promis un divertissement dans le plus pur style 70's, clamant comme référence principale les films de Steve McQueen.


Malheureusement, il faut bien admettre que malgré ces bonnes paroles, Furious 7 ressemble à n'importe quel autre film de la série, avec tout ce que cela implique de codes et de figures obligées. Main-mise des producteurs et de la star Diesel pour s'assurer que le produit ne déviera pas trop de sa cible ? Incapacité de Wan à transcender un matériau aussi pauvre ? Conséquence inévitable d'un tournage chaotique marqué par la mort tragique de Paul Walker et du coup par une suspension le temps de réécrire une grande partie du script ?


La cause de cet échec artistique est sûrement quelque part là-dedans, tant l'ensemble ressemble à un gigantesque château de carte branlant rafistolé avec les moyens du bord. Déjà pas bien fin, le scénario ne peut cacher bien longtemps ses trous béants, utilisant ses personnages en fonction de ce qui était tourné ou pas. Si Vin Diesel tien toujours le haut de l'affiche, arborant fièrement biceps et marcel, les autres voient leur temps de présence amoindri. Si cela n'étonne pas pour le regretté Walker qui aura quand même tourné plusieurs scènes (il sera doublé par ses frères pour les séquences manquantes), c'est déjà plus étonnant pour le reste du casting. Kurt Russel, Tony Jaa et Djimon Hounsou sont sous-exploités au profit d'un Jason Statham inexpressif, les frêles Elsa Pataky et Jordanna Brewster font de la figuration et Dwayne Johnson se voit scandaleusement réduit à l'état de guest de luxe. Les membres habituels de la franchise (Michelle Rodriguez; Tyrese Gibson...) se partageant le reste.


Pas manchot derrière une caméra, James Wan propose quelques belles idées de mise en scène, constamment sabordées par des effets de montages foireux, et par un sur-découpage annihilant tout l'impact potentiel des scènes d'action déjà minimisé par un abus de l'outil numérique. L'ensemble se suit certes sans réel déplaisir et se conclu sur un hommage un peu maladroit mais sincère et touchant à leur camarade disparu mais n'échappe à aucun moment à sa nature de produit décérébré et bling bling, bien trop long et se cachant bien trop souvent derrière son ode à la famille.


Il serait grand temps pour James Wan de revenir à un cinéma plus personnel après l'ignoble Insidious 2.

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le 10 févr. 2016

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Gand-Alf

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