Trajectoire curieuse que celle de la franchise Fast and Furious. Célébration de la beaufitude au début des années 2000, elle a connu un succès grandissant passant du statut de série B de mauvais goût à celui de blockbuster (de mauvais goût également). Un éclair dans ce marasme, le 5e épisode, qui par l’arrivée de The Rock et un emballage un peu moins con qu’à l’accoutumée accédait au statut d’honnête divertissement, parfaitement inédit jusqu’alors.


Mais les mauvaises habitudes reviennent vite, et le 6e puis le 7e épisode ramène la série dans sa fange originelle. Ce dernier opus en particulier est vraiment d’une nullité totale, putassier au possible entre la musique et les nanas à moitié nues émaillant le film, et accompagnée d’un scénario particulièrement indigent. Pas drôle, y compris pour se moquer, il fait surtout pleurer des larmes de sang tant on touche le fond.


Concernant le film on précisera donc que l’arrivée de Jason Statham, comme celle de Dwayne Johnson lors du 5 permet de se rendre compte de la médiocrité du casting originel entre Paul Walker et Vin Diesel qui sont bien à la peine et Michelle Rodriguez qui l’air vachement en colère et/ou triste. Différence de classe donc, et pourtant on ne parle que de Jason Statham et Dawayne Johnson… pas de Harrison Ford et Robert Redford.


J’ajouterais par contre que retrouver la série dans la liste des franchises les plus rentables de l’histoire au box-office en dit beaucoup sur notre monde, et qu’en particulier le 7e, qui n’a pas fini sa carrière en salle, soit déjà dans le top 5 du box office mondial (sans les corrections sur l’inflation des prix des billets) est assez terrifiant. Pas que Avatar ou Avengers soient des chefs d’œuvre (loin de là) mais ils ont un peu plus de tenue que ce turbo-nanard friqué.


Enfin, la mort de Paul Walker. Je n’ai rien contre ce brave homme, mais j’avais tout de même été surpris par le foin assez insensé à mon goût qui avait été fait autour de sa mort. C’est là que j’avais commencé à comprendre le phénomène qu’était devenu Fast and Furious. Le 7e film surfe bien évidemment sur le sujet et la fin est même complètement dédiée au sujet. Et elle est à vomir de bons sentiments. Caricaturale à tous les niveaux entre couchers de soleil, ralentis, rires, voix-off de Vin Diesel… un simple encart sur fond noir aurait suffi.


Enfin bon, j’imagine qu’il n’y avait rien à attendre de la part de ce genre de production, et c’est au final exactement ce qu’elle nous montre.


PS : Petit point qui me chagrine, la scène d'intro dans l’hôpital recélait un potentiel WTF tel que pendant un instant j'y ai cru. D'ailleurs, pour indiquer à quel point tout le monde s'en carre du scénario, la phrase qu'on retrouve un peu partout "Dominic Toretto et sa "famille" doivent faire face à Deckard Shaw, bien décidé à se venger de la mort de son frère." est complètement bidon dans la mesure ou il ne l'est pas. Mort. Son frère...

CorwinD
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le 28 avr. 2015

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CorwinD

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