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Des gros-bras au volant de voitures somptueuses et surpuissantes, quelques nanas, des scènes de baston, des cascades, un peu d'humour, un scénario douteux dans le détail, des plans ne pouvant quasiment jamais prétendre s'approcher de la perfection... On pourrait se dire que c'est une infime partie de la longue liste des raisons pour lesquelles je me suis refusé d'aller voir ce dernier opus de Fast And Furious au cinéma jusqu'à présent. Aujourd'hui, dernière projection dans mon cinéma local, poussé par la fête du cinéma, je me suis finalement permis d'aller y jeter un oeil.


La salle la plus petite du cinéma (50 places peut-être), bien au fond, lui est réservé, ça fait tout de même trois mois qu'il est entré au box-office. On y voit quasiment plus la lumière de l'écriteau exit que celle émise par l'écran. Le volume est beaucoup trop élevé, il va falloir y laisser un peu de ses oreilles en plus de sa prétendue fierté, abandonnée quelques minutes plus tôt au guichet.


On est rapidement accueillis par le son d'un bon vieux V8, une Plymouth Hemi Cuda pour être précis, muscle car qui malgré sa très faible présence sur les routes, aujourd'hui comme autrefois, représente au mieux le rêve automobile américain. Puis on atterrit en plein milieu d'une fête énorme organisée autour de courses automobiles, basses au rendez-vous, gros plans sur des corps féminins en petit appareil, dont la durée très courte suffit très probablement à se faire réveiller l'appétit sexuel jusque-là inexistant du gosse de 12 ans du rang de derrière, qui s'en retrouve gêné... Normal, il est venu avec sa mère le pauvre. En tout cas, aucun doute, on est bien devant un Fast and Furious.


On retrouve petit à petit tous les personnages qui ont, au fil des années, apportés leur petite lumière à cette saga masculine, et qui devront s'unir et même s'allier à des forces gouvernementales dans un accord de satisfaction de leurs objectifs mutuels. L'information, ou plus précisément, l'omniscience pour les uns, la vengeance pour les autres.
Encore une fois, les moyens déployés sont énormes, les caisses, toujours plus démentielles, les cascades, aussi improbables qu'impossibles. Les combats sont intenses, jamais gagnés d'avance, bien chorégraphiés dans l'ensemble, on regrettera à ce moment-là que le caméraman est très certainement un pilote de F1 à la retraite, qui a été secoué assez longtemps pour pouvoir nous transmettre la moindre vibration de son corps au travers de l'écran. Pour les roulades par contre, je n'ai aucune explication rationnelle. On est, comme toujours, transportés dans des endroits de folie, de démesure, entre Tokyo, Los Angeles, Abu Dhabi, pour une scène osée mais pas si extravagante que ça, on a déjà vu des bagnoles traverser des immeubles auparavant. Mais bon, vous savez, quand le gars qui prépare votre kebab a fait tomber le capuchon du contenant du piment lorsqu'il en saupoudrait... bah ce film c'est un peu ça, ça arrache, les yeux par contre. Aucune chance que qui que ce soit ne laisse passer ça.
On avance encore, jusqu'au dénouement, et l'élimination des grands méchants dans les rues en feu de Los Angeles, bien qu'ils aient employées une force aérienne. Et oui, The Rock portait un canon mitrailleur de drone, que pouvaient-ils y faire voyons ? Cette scène a forcément su vous voler un petit sourire, il ne serait même pas sérieux de ne pas prendre ça à la dérision ! En prime, une ultime cascade pour la mythique Charger du père de Dom et Mia. Décidément, ce film est celui des adieux. La Dodge est à la casse, Bryan a raccroché, j'en arrête là moi aussi. Fast and Furious, c'est bel et bien fini.


Aussi mauvais ou beauf qu'ait pu être ce film, je n'ai pas pu me résoudre à aller le voir jusqu'à aujourd'hui, suivant pour ainsi dire un raisonnement logique. Cependant, ce que je craignais, ce n'est pas que ma logique l'emporte et que je passe un mauvais moment devant un film sans intérêt réel... En réalité, j'avais justement peur d'aimer ce film et, pour mon plus grand dam, c'est ce qui est arrivé. La pensée de ce regretté Paul Walker, toujours au(x) côté(s) de Vin Diesel, que j'ai vus durant toute ma jeunesse ou pour ainsi dire la moitié de ma courte vie, m'a accompagné tout au long de la séance. Indéniablement c'est la saga qui m'a le plus marqué, qui a su attiser ma passion très prononcée pour les voitures, qui m'a donné matière à rêver pendant de nombreuses nuits. Cet héroïsme ici-montré est probablement celui auquel j'étais le plus en mesure de secrètement m'identifier : On n'oublie jamais qui l'on est, d'où l'on vient. On en a vécu des choses ensemble, et au grand jamais je n'oserai cracher sur ce passé. Mais nos routes se séparent aujourd'hui. Mon chemin est solitaire et tâché par les larmes que cette ultime scène m'aura arraché. L'effet est encore amplifié par une musique décidément très touchante de par sa signification. C'est sûr maintenant, c'est la fin... La fin d'une époque, la fin de ma jeunesse, une fin qui emporte avec elle tous mes rêves de garçon.


Cela nécessite un grand effort de ma part de venir écrire tout ça, je le vis comme une honteuse confession et pour tout dire, encore plus difficile à faire puisque ce film mériterait un 3,5 sur 10, mais je ne puis m'autoriser à renier mes sentiments de la sorte. Je suis humain avant tout, loin d'être parfait, et je brandirai dorénavant mon amour pour cette longue épopée que fut celle retracée par Fast And Furious aussi haut qu'il le faudra pour le protéger du cinématographiquement correct, de la justesse, de la précision, malheureusement si peu souvent au service des émotions simples.


Alors... Merci pour tout, les gars.

PregnantMan
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le 28 juin 2015

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