On commence à avoir trop l’habitude de surfer sur les drames d’adultère qui ressassent sans vergogne les mêmes poncifs dans une réalisation paresseuse qui croit être sauvée de la case téléfilm parce qu’elle a soignée ses lumières.
Or, Fatale, un titre qui sent bon le péché d’adultes ayant trop goûté à la chair semble dériver de ce chemin emprunté au départ pour parfaire son esthétique de clip de RnB souvent usé à tort. On ne doute pas sur une idée anticipée du scénario qui s’est immiscée dans la tête mais nous allons quand même la résumer pour celles et ceux qui sont restés à l’écart d’une bande annonce trop exposée.
En suivant le passage à l’acte face à la frustration d’une vie de couple qui bat de l’aile, Darren croque la pomme à Las Vegas, satisfait ses besoins et ceux de Val avant de renfermer ce chapitre à Las Vegas. Là, son retour à la maison auprès de sa femme se conclut par un cambriolage violent qui amène la police à quadriller le secteur et à donner l’enquête à Val, sa sexfriend d’une nuit, qui n’est autre que le lieutenant de police. Darren érigé en exemple typique de self made man, s’apprête à dégringoler toutes les étapes de son succès dans le thriller assez poisseux qui l’attend de pied ferme.
Loin de manquer d’idées par un scénario qui tient deux bons personnages qui s’opposent, construits sur des principes qui mettent l’accent sur leur ambiguïté, la dualité inéluctable aurait pu s’enrichir d’une complexité supplémentaire si deux personnages secondaires n’étaient pas morts si vite pour amorcer cette prise de position de Val sur Darren tout à coup accusé de meurtre. S'ils étaient en vie, c’était l’assurance d’une pression supplémentaire sur la vie de Darren pris dans un étau et l’occasion de fomenter des alliances crédibles pour faire tomber des têtes et créer une impasse. Les motifs n’en manquaient pas et les retournements étaient les bienvenus s’ils étaient correctement exécutés pour y croire.
Inutile d’écrire que la confrontation manichéiste emporte tous les suffrages et resserre les boulons d’une partie maitrisée par Val qui laisse Darren face à lui-même.
Deon Taylor qui a signé un Black and Blue très pertinent dans la traque d’une policière intègre en possession d’une vidéo compromettante de ses collègues corrompus, n’atteint pas la même teneur dramatique pour Fatale qui compte sur des interprètes très convaincants pour se débattre avec leurs peines dans un thriller qui se suit jusqu’au bout mais ça s'arrête là.