La deuxième règle du Fight Club, c'est...?

Poignant, violent, dérangeant. Fight Club est un film hors du commun, un film choc, un film qui collectionne les qualités et délaisse les défauts. À la base, il y a cette histoire fracassante romancée par Chuck Palahniuk où nous suivons le destin d'un homme sans nom qui, après avoir rencontré son alter ego nommé Tyler Durden, vont ensemble créer le Fight Club. Club privé mais gratuit nourri de règles où les participants doivent simplement se battre afin d'expulser leurs rages et autres problèmes personnels entre quatre murs, le Fight Club va grandir, s'incorporer et devenir une véritable société underground dont notre héros anonyme va en être peu à peu dépassé.


Ensuite, il y a David Fincher et son don pour filmer ce qui ne peut être filmé. Le réalisateur use et abuse d'effets numériques novateurs et de plans impensables pour s'immiscer dans le cerveau d'un homme ou de glisser entre les déchets d'une poubelle de bureau à travers des effets de style bluffants... Ces deux éléments assemblés créent un long-métrage de plus de deux heures prenant du début à la fin, orchestré d'une main de maitre par un Fincher bien inspiré qui retrouve pour l'occasion Brad Pitt cinq ans après Seven. Le beau gosse est ici accompagné de l'excellent Edward Norton, décidément doué pour interpréter des rôles de composition dingues, de la délurée Helena Bonham Carter ainsi que d'une flopée de seconds couteaux allant de l'improbable Meat Loaf à l'angélique Jared Leto.


Tout se petit monde va être lié dans une tourmente infernale où se mêlent satire de la société de consommation, sexe, violence et conspiration diabolique visant à créer le chaos sous sa forme la plus pure. Le réalisateur américain signe ici l'un de ses plus impressionnants longs-métrages, usant de son talent d'ex-clippeur pour nous asséner des séquences visuellement époustouflantes. Non dénué d'une certaine forme d'humour noir et de passages sincèrement truculents, le long-métrage s'avère aussi esthétiquement attirant que scénaristiquement impressionnant, le script allant progressivement vers le thriller machiavélique malin et audacieux qui prend un malin plaisir à nous retourner le cerveau avec grâce et volupté jusqu'à un twist final inattendu.


En somme, bourré de passages fracassants, de dialogues mémorables et d'un trio d'acteurs immédiatement attachants, Fight Club est sans conteste un film culte, générationnel et indéniablement intelligent, nous prenant en otage dès les premières minutes pour ne plus nous lâcher. Une claque cinématographique intense à voir absolument.

MalevolentReviews
8

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films avec Brad Pitt, Les meilleurs films de David Fincher, Les meilleurs films avec Edward Norton et Les meilleurs films de 1999

Créée

le 3 avr. 2019

Critique lue 135 fois

Critique lue 135 fois

D'autres avis sur Fight Club

Fight Club
Gand-Alf
10

Sons of Anarchy.

Qu'une oeuvre aussi folle, aussi inconfortable, aussi ambigüe, aussi inclassable que Fight Club sorte d'un gros studio aussi conservateur que la Fox reste une des blagues les plus brillantes de cette...

le 19 juil. 2015

192 j'aime

24

Fight Club
Velvetman
8

La consommation identitaire

Tout a été déjà dit sur le film de David Fincher. Film culte pour les uns, film générationnel pour d'autres. Critique mercantile de la société de consommation pour certains, film d'homosexuels...

le 28 janv. 2015

154 j'aime

4

Fight Club
Ano
5

Je suis l'ego démesuré de Jack

Beaucoup pensent que ce film n'est qu'un éloge d'une sorte de société altermondialiste nihiliste prônée par le personnage de Brad Pitt; si bien qu'on reproche souvent à Fight Club d'être une repompe...

Par

le 5 févr. 2012

149 j'aime

13

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

67 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

43 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

39 j'aime

10