Effluves de marigot
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le 27 août 2025
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Les films politiques sont une denrée assez rare pour qu’on s’y intéresse des deux côtés de l’Atlantique. Le cinéma américain nous a offert de grandes œuvres aussi bien sérieuses (« Les Marches du pouvoir » de George Clooney) que plus satiriques (« Des hommes d’influences » de Barry Levinson). Le cinéma tricolore n’est pas en reste. On pense au grand et mésestimé « La Conquête » de Xavier Durringer sur l’ascension de Nicolas Sarkozy ou aux magistraux « Quai d’Orsay » de Bertrand Tavernier et « L’Exercice de l’état » de Pierre Schoeller, respectivement sur le ministère des Affaires étrangères et celui des Transports. Bref, le cinéma peut divertir et passionner avec la politique mais aussi s’en moquer comme récemment avec le sympathique « Second tour » d’Albert Dupontel auquel ce « Fils de » fait quelque penser avec son ton satirique et son rythme effréné.
D’ailleurs, c’est l’un des défauts majeurs du premier film - tout de même relativement maîtrisé - de Carlos Abascal Peiro. Dès la scène d’ouverture qui ressemble à celle, tout aussi frénétique et épileptique, du « Babylon » de Damian Chazelle mais en moins stupéfiante, on est presque lessivé. Un petit quart d’heure où la caméra virevolte dans une soirée de politicards déchaînés où l’alcool et les drogues coulent à flot mais où on nous présente aussi un grand nombre de personnages difficiles à assimiler du premier coup. Entre un prologue dans le passé difficilement compréhensible sur le moment puis cette orgie politique qui pose les enjeux, la cadence est un peu trop infernale. Et même si elle ralentit un peu après, « Fils de » a du mal à tenir sur le long terme, à force d’un montage étourdissant, de trop nombreux personnages et de punchlines à gogo. Au final, le film nous use et brûle un peu trop vite ses cartouches malgré une mise en scène aux antipodes de ce que l’on peut voir d’habitude dans le cinéma français et qui lorgne un peu sur celle des films de Dupontel.
Le casting est un des points forts de ce premier long-métrage. Si on a quelques réserves sur le rôle principal de Jean Chevalier, un peu tête-à-claques, les seconds rôles s’éclatent, prennent du plaisir et nous en communique. Mention spéciale à Karin Viard en cul-bénite fourbe et Alex Lutz en parvenu revanchard, mais on notera aussi la présence d’une actrice cantonnée généralement aux seconds rôles qui fait forte impression ici : Emilie Gavois-Kahn, qui régale en ancienne flic qu’on fait chanter. Le script est ici parfois un peu brouillon mais ça va tellement vite qu’on n’a pas le temps de réellement s’y pencher. En revanche, il est clair que si « Fils de » tombe à pic en cette période de débandade politique en France et qu’il tire à boulets rouges sur nos dirigeants, il est loin d’être aussi féroce et corrosif qu’espéré. Pire, il enfonce des portes ouvertes pour qui a un semblant de réflexion sur le sujet. Sympa mais quelque peu hystérique et vain.
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il y a 5 jours
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