Je ne sais pas vraiment quoi dire sur ce film.
Je me suis forcé à en parler, pour le challenge, mais j’ai peur que mon écrit soit assez creux. Comme le film quoi, donc on est dans le thème !


Ce Flaming Brothers s’inscrit clairement dans le délire de l’Heroic Bloodshed.
Un genre qu’on ne présente plus, qui ne fait pas toujours dans la délicatesse mais qui est toujours grisant même si parfois maladroit (Le Syndicat du Crime 2, je parle de toi, mais bon dieu que je t’aime !)
J’aime tellement le genre, son sérieux un peu forcé, son action décomplexée et son ambiance noire et purement HK, que j’ai vite fini par me dire que je ne pouvais pas ne pas aimer un film du genre.
Et pourtant, je n’aime PAS Flaming Brothers.


Il a des défauts qu’on retrouve dans quelques autres films du genre, mais ici ça rebute beaucoup trop.. Et le reste ne fonctionne pas et/ou n'est pas assez bien foutu pour que ce film sorte du lot.


Commençons par l’histoire, toute simple, efficace mais déjà vu. Rien de fou, mais rien de navrant non plus.
L’histoire commence sur un flashback des jeunes années de nos 2 héros. Et quel supplice !
Qu’est ce que c’est niais ! Qu’est ce que c’est con. Qu’est ce que c’est forcé !
On dirait une parodie tellement c’est lourd.


Heureusement les premières minutes du film après ça sont pas mal.
On est dans une ambiance 80’s, les personnages ont la classe, c’est pimpant, assez glam, bref c’est cool.


On retrouve un Chow Yun-Fat malicieux, avenant et un brin provocateur. C’est d’ailleurs assez dommage de pas avoir cherché à lui offrir un rôle plus original. Tout le long du film on a clairement l’impression d’un décalque de Mark Gor en plus lisse.


On a Alan Tang en 2ème héros, et à mon grand étonnement il vole la vedette à Chow.
Ce n’est pas un acteur que je connais bien, mais dans ce film je le trouve particulièrement bon. Il paraît assez antipathique au premier abord, un brin cliché, mais gagne rapidement en profondeur. D’autant que le film fait le bon choix de ne pas forcer son humanisation (comme le traitement fait à Chow, avec une lourdeur sans nom).
Et l’interprétation est juste, délicate. Peut être le plus grand (le seul ?) point fort du film.


Ensuite il y a évidemment le grand méchant, cliché au possible, assez bidon. Mais honnêtement ça ne m’a pas dérangé plus que ça, étant donné que l’acteur est Patrick Tse. L’acteur parfait pour jouer les raclures autosuffisantes et pétées de thunes.


On passera vite sur les acteurs secondaires. Y’a Norman Chu, et j’adore Norman Chu. Mais au bout de 10min, on doit dire au revoir à Norman Chu. Dommage.


La fille dont Chow tombe amoureux, et dont j’ai oublié le nom. Et même le visage, la voix, l’utilité…
Enfin si, l’utilité de cette greluche est clairement d’humaniser le personnage de Chow et de lui faire comprendre que c’est pas bien d’être méchant... Subtile.
Ce qui nous offre donc des scènes terribles comme celle où les 2 amoureux tentent d’amuser des personnes âgées.
Une scène qui semble drôle au début, mais qui s’éternise très vite et qui devient insoutenable à regarder tant elle est niaise...


Le constat est un peu différent avec l’amoureuse de Alan Tang (véritable Josiane Balasko chinoise).
En effet, celle ci ne tombe jamais dans la mièvrerie. On a quelques scènes de tendresse, mais dans l’ensemble leur relation se résume à des taquineries et des conflits. Ce qui rend cette relation bien moins débile et plus crédible.


Ah et il y a aussi Richard, le sidekick rigolo et maladroit. Pas original pour un sou non plus, mais plutôt attachant étrangement.
Il a d’ailleurs un traitement terriblement sadique en fin de film, quand il lui arrive un malheur beaucoup trop sérieux et cruel pour un film aussi plat.


D’ailleurs le ton du film n’a aucun sens.
On passe de quelque chose d’une lourdeur absolue, à des petits moments sympas plus subtiles pour poser l’atmosphère.
Ensuite virage très sérieux et très sombre.
Puis on retombe dans le niais ahurissant. Etc etc etc…


Les transitions sont d’ailleurs assez mal fichues. Le rythme s’accélérant et ralentissant beaucoup trop sèchement, sans réelle transition.
Par exemple il y a un chouette passage ou le personnage de Tang est envoyé en Thaïlande (la Thaïlande est d’ailleurs encore une fois vu comme un pays primitif peuplés de pauvres attardés non civilisés).
Évidemment on n'échappe pas à un jeu de tension horriblement cliché avec le méchant local. On a littéralement le droit à un « t’as des couilles toi, tu me plais » après une tentative de meurtre, bon…
Mais on nous offre ensuite une fusillade maladroite mais sympa, et surtout à un certain dépaysement, qui donne une impression d’aventure. Il se passe ENFIN quelque chose.


Et puis ça s’arrête, très vite. Et retour à Macao, avec Chow qui drague l’autre ménagère.
Que c’est chiant… Mettez nous un peu de fun quoi... Un peu d'intensité...


Évidemment la Thaïlande ce fini très vite, et le scénario voulait que ce soit un piège. Donc la guerre est lancée. Mais ça traîne. Ça change rien. Aucune tension alors que c'est censé être le point de non retour..
On a le droit à quelques scènes d’action, plutôt sympas mais clairement pas les meilleures du genre. On pourrait d’ailleurs chipoter sur le fait qu’on sent clairement que les armes sont en plastiques quand les personnages les portent avec 2 doigts. Ou encore le bruit des armes modernes qui hurlent comme des revolvers de western.
Voire même de l’absence d’impact de balles durant les scènes d’action, excepté en intérieur (encore heureux).


Après quelques frivolités réellement écœurantes à la longue, on arrive enfin à la scène finale.
Le combat de fin, contre le grand méchant donc. Le grand méchant qui semble finalement assez anecdotique avec du recul.. C'est à peine si on le voit plus de 3min... Enfin, le combat donc !
Un combat qui semble un peu con d’ailleurs… Car le méchant est clairement loin d’être intouchable vu le lieu où l’affrontement se situe.
Petite facilité d’écriture. Encore. Enfin bref.


Le combat final est sympa, classique dans son genre, mais il permet quelques chouettes effets de caméra, étant donné que le lieu de la fusillade est assez exiguë.
Un combat qui semble un peu s’éterniser à la longue, mais qui arrive à garder son intensité quand même.
J’aime d’ailleurs assez la conclusion, un peu facile et bête mais puissante.


Je pense avoir fait le tour, je ne vois pas trop quoi dire d’autre.
Flaming Brothers n’est pas un bon film. Il a quelques qualités sympas, comme Tang qui est vraiment bon, cette chère Josiayang Balask-Ho assez chiante mais qui a un traitement sympa, ou encore ses gunfights sympathiques.
Mais ses défauts sont trop nombreux pour que le film soit appréciable.
Le rythme est désagréable. Le scénario est simpliste et absolument pas intéressant à suivre.
Les personnages sont globalement très creux et vraiment clichés.
Il flotte dans ce film une volonté d’être un exemple du genre, mais il se foire totalement.
Le film se prend bien trop au sérieux. Il essaye d’être subversif avec une scène, qui sort du film tant elle est grave, mais reste vraiment mou et creux le reste du temps.
Il tente le romantisme avec ses 2 idylles assez mal écrites et disons même carrément insupportable pour une d’entre elles (y’a Wong Kar-Wai au scénario pourtant…).
Et surtout ce délire gangster qui n’évolue jamais !
On a clairement pas l’impression d’être dans un film de gangsters. Ainsi donc, toutes les tentatives de dilemmes moraux, de traitement de la fratrie, du respect, de l’honneur, ne fonctionnent jamais.


Tout est lisse, creux, déjà vu.
Seul Alan Tang et le final du film l’empêche d’être un ratage total.

Sacré_vandale
5
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Créée

le 1 janv. 2021

Critique lue 143 fois

Sacré_vandale

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