Un sacré ratage
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Oh qu'il semble lointain le jour où un nouveau venu, un certain Eric Zonca scotchait la planète Cinéma avec un film OVNI, "la Vie Rêvée des Anges", œuvre déchirante de sensibilité ! Impossible d'imaginer que le même réalisateur ait pu "commettre" cet indescriptible cauchemar qu'est "Fleuve Noir", probablement le plus mauvais film de 2018 et une épreuve insoutenable pour les nerfs de tout spectateur s'étant malencontreusement aventuré dans une salle le projetant.
Véritable fleuve d'immondices - son titre clin d’œil et hors sujet devant avoir été choisi dans un instant de lucidité par la production -, le film brasse confusément, sous le lâche prétexte d'un scénario usé de polar pépère, une vision obscènement glauque de l'humanité, mêlée à des relents puants d'homophobie. A l'inanité d'une mise en scène prétendument auteuriste, Zonca ajoute une direction d'acteurs littéralement inepte, poussant l'intégralité de son cast vers un surjeu permanent qui tendrait à l'absurde, voire au comique, s'il ne transpirait pas la prétention et l'égarement : Vincent Cassel, pourtant coutumier des interprétations hystériques, dépasse ici toutes les bornes et porte "Fleuve Noir" aux portes de la Série Z, mais ce sont les contre-performances épiques des autres, les Duris, les Kiberlain, les Bouchez et consorts, tous atrocement mauvais, tous perdus et même visiblement effarés par ce qu'on leur demande de faire, qui clouent le cercueil de ce projet profondément malade.
Quand, au bout d'un calvaire d'ennui et l'incrédulité, le spectateur accablé est confronté à la "révélation" finale à double détente, sensée faire culminer le sentiment d'abjection qu'on le somme de ressentir, il y a bien longtemps qu'il a cessé de se préoccuper du destin de ces marionnettes grotesques que Zonca a agité devant lui pendant près de deux heures. Il ne lui reste plus alors qu'à espérer que cet étron malodorant marque la fin de la carrière de l'intégralité des noms figurant au générique de fin.
[Critique écrite en 2018]
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Créée
le 20 juil. 2018
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