John Sturges a souvent été raillé par des critiques intellos parce qu'ils voyaient dans certains de ses films un aspect commercial et facile, notamment dans les 7 mercenaires et la Grande évasion. Avec Fort Bravo, il signe un véritable petit chef-d'oeuvre qui mêle l'intrigue amoureuse (un peu longuette par moments) aux conventions westerniennes, en décrivant la vie d'un fort militaire isolé en territoire indien. Il n'a pas le lyrisme de John Ford sur la cavalerie, mais son film est remarquable pour sa description quasi technique des tactiques de combat et d'encerclement des Apaches mescaleros. La longue scène d'attaque et de harcèlement avec les flèches savamment décochées servant à repérer l'ennemi, est le grand morceau de bravoure du film, où interviennent la tension et le suspense. Mais il ne se limite pas qu'à cette séquence spectaculaire ; le personnage du capitaine Roper incarné par William Holden, qui reste l'un de ses meilleurs rôles, est intéressant pour sa figure d'officier à la fois impitoyable et romanesque, de même que le film évite tout héroïsme militaire. Un très bon western où l'intérêt ne faiblit jamais, et que je classe parmi mes préférés.