C’est Le fabuleux destin d’Amélie Poulain en noir et blanc avec Dominique Pinon face caméra pendant huit minutes, qui balance une liste de « j’aime, j’aime pas » du plaisir le plus simple au rejet le plus improbable, du plus basique au plus tranchant, que Jeunet va agrémenter par des images et des sons en rafale, dans un montage à la Eisenstein. Tout ce qui caractérise le cinéma de Jeunet est là, fort en gueules et en hystérie, grimaces et diction farfelue. J’aurais nettement préféré voir une version par Luc Moullet, de mon côté. Mais c’est à la fois une sympathique porte d’entrée ou de sortie car tout y est déjà, vraiment, de façon très condensée.