Et l'homme créa le Monstre

Adapté d'une pièce de Peggy Webling, elle-même tirée du célèbre roman de Mary Shelley, ce film fut produit par Carl Laemmle Jr dans le cadre de la désormais fameuse série des Universal Monsters. Les premières bobines sont l'œuvre du réalisateur Robert Florey avec l'acteur Bela Lugosi (qui vient de triompher dans "Dracula"). Mais Universal, mécontent du résultat, décida de les remplacer. Arrivèrent alors James Whale, un réalisateur anglais qui vient d'arriver à Hollywood, et l'acteur Boris Karloff. Point de départ de l'intrigue : le scientifique Henry Frankenstein veut créer la vie à partir de cadavres mais son assistant bossu, à la suite d'une maladresse, lui procure un cerveau anormal. Voilà le matériau de base : le pouvoir divin de donner la vie, la victoire sur la mort. James Whale tire le meilleur parti des décors gothiques - cimetière désolé ou laboratoire secret - réhaussés par un très beau noir et blanc (et de magnifiques clair-obscurs). Le célèbre maquillage de Jack Pierce sur Boris Karloff reste, encore aujourd'hui, un marqueur indissociable de l'œuvre. Un conte fantastique attachant, et un peu naïf, devenu aujourd'hui un classique dont le succès engendra de nombreuses suites (parfois excellentes). On retient la magnifique scène de la petite fille, puis la fête de village qui se transforme en expédition au flambeau. Jusqu'à l'impressionnant final.